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artabsolument
)
no 10 • automne 2004 page
43
Les mariées travesties
Les autoportraits de Kimiko Yoshida constituent dif-
férentes manières de sublimer ou de défaire “à l’en-
vers” une enfance traumatisée, marquée par
l’abandon et l’errance. Son arrivée en France en 1995
est vécue comme une renaissance. Son univers com-
porte aujourd’hui de multiples facettes qu’elle peuple
de souvenirs, de ses rêves de petite fille et des
légendes de son pays natal. La série des mariées,
constituée d’une soixantaine d’autoportraits, est un
voyage intime qui se définit comme art de la transi-
tion et du passage. À partir de ses expériences des
“entre-deux” culturels, Kimiko Yoshida fait de la pen-
sée de l’autre un élément de sa propre identité : le
“je” s’accompagne toujours d’une altérité multipliée,
d’un narcissisme non pas mortifère mais jubilatoire.
Ses autoportraits, qu’elle nomme
Mariées céliba-
taires
, sont des figures conjuratoires de la condition
servile des femmes, notamment face aux mariages
arrangés, et se présentent tour à tour sous un angle
parodique, satyrique et un brin hystérique comme
À travers les photographies, vidéos et installations de Kimiko Yoshida, se profile la quête de
soi dans une traversée des apparences et des artifices. Avec la somptueuse série intitulée
Marry me !
, montrée aux Rencontres d’Arles cet été, l’artiste se représente à plusieurs
reprises en mariée intangible et célibataire. Travestissements qui, entre apparition et
disparition, donnent une image de l’artiste tout à la fois vulnérable et inaccessible.
Photographie
Les ombres monochromes
de Kimiko Yoshida
Par Soko Phay-Vakalis
Kimiko Yoshida.
La mariée cyber. Autoportrait.
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