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30
(
artabsolument
)
no 4 • printemps 2003
Filmographie
Ange Leccia
Aller à l’essentiel des sentiments
Fabien Danesi : En 1986, tu as réalisé deux
œuvres à partir des films de Jean-Luc
Godard,
Le Mépris
(1963) et
Pierrot le Fou
(1965). Il s’agit de courts extraits montés en
boucle. Quel est l’enjeu de ces pièces que tu
as très rarement montrées ?
Ange Leccia : Il s’agit pour moi de réactiver
les choses, de leur donner une seconde vie.
Dans le cas de ces images issues des films de
Godard, je me les approprie afin d’empêcher
qu’ils se terminent. Reprendre ces extraits
revient à les placer dans une situation
ouverte, à les décontextualiser pour offrir une
liberté au spectateur.
Fabien Danesi : D’une certaine façon, chaque
spectateur transporte avec lui le film, si bien
qu’il ne finit jamais. Tu agis d’ailleurs toi-
même en spectateur lorsque tu choisis de
prélever une séquence qui t’a touché.
Ange Leccia : Exactement. Je m’arrête sur
des moments spécifiques et je les mets en
boucle. Ils se répètent et prennent une autre
dimension. Revenir sans cesse sur les
mêmes choses est important car cela leur
permet d’acquérir une substance, ou en tout
cas de ne pas se dissoudre complètement.
Fabien Danesi : Tu n’assènes pas cependant
un message, comme le suggère Brigitte
Bardot dans la scène extraite du
Mépris
puis-
qu’elle affirme : “Oublie ce que je t’ai dit Paul,
fais comme si je n’avais rien dit.”
Nous connaissons l’œuvremultiple d’Ange Leccia, artiste plasticien, “installateur”, vidéaste…
Dans cet entretien avec Fabien Danesi, il nous convie plus particulièrement à suivre le fil
rouge de son rapport au cinéma.
3 photogrammes du film
Le Mépris
de Jean-Luc Godard
1963, arrangement, Ange Leccia, 2000
Le Baiser
1985, arrangement, collectionmusée Guggenheim, New York
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