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artabsolument
)
no 15 • hiv er 2005/06 page
29
plus approprié à c e type de démar che. C’était vraiment la
matière vidéo qui m’intéressait et cette chose unique qu’elle
offre de pouv oir restituer la pr ésence d’une per sonne par
l’image, de se retrouver face à elle en son absence physique.
Philippe Piguet :À considérer la manière dont votre travail s’est
développé au fil du temps, on observe qu’au début vous filmiez
les gens alors qu’aujourd’hui vous vous filmez vous-même.
Qu’est-ce qui explique ce déplacement de l’autre vers le “je”?
Isabelle Lévénez : En fait, quand je filmais les autres, je parlais
de moi. Maintenant que je me filme moi-même, je parl e des
autres. Le processus s’est inversé. Il n’y a rien
eu de délibéré de ma part, ça s’est passé très
naturellement. J’av ais besoin de r etrouver
dans l’autre quelque chose qui me parlait de
moi, aussi je lui volais un moment de son his-
toire. Curieusement, en me filmant moi-
même, j’ai l e sentiment d’att eindre une
dimension beaucoup plus universelle.
Philippe Piguet : Qu’est-ce qui s’est donc
passé? Comment expliquez-vous le passage
d’une situation à l’autre ?
Isabelle Lévenez.
Narcisse.
2005, photographie, 130 x 160 cm. Courtesy Galerie Anton Weller.
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