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artabsolument
)
no 15 • hiv er 2005/06 page
49
Va-et-vient. La vie comme une traversée. La Méditerranée est
cet espace mouvant qui incarne à la fois la coupure et le pas-
sage entre l’Afrique du Nord et la France. D’évidence, les quatre
artistes cités n’entretiennent pas la même relation avec leurs
origines mais ils montrent que de nos jours l’identité ne peut en
aucun cas être réduite à l’appartenance à un territoire stricte-
ment délimité. Pour eux, l’identité relèverait plutôt de la carto-
graphie intime et induit l ’entremêlement de multiples tracés.
Elle est un devenir, non une chose figée par exemple dans une
nationalité. À une époque où les tensions politiques entre com-
munautés s’accroissent et où la culture arabe est souvent stig-
matisée au prix des pires raccourcis, ces quatre hommes –
parmi d’autres bien sûr – témoignent que l ’art peut encore
offrir une quête de soi dans toute sa complexité. Loin des cris-
pations suscitées par l ’expression des différ ences, ils tr a-
vaillent à partir de l eur propre parcours pour faire surgir la
puissance de l’autre en lieu et place dumême. Façon demettre
en perspective l’hétérogénéité de la mondiali-
sation qui, rappelons-le, fut initiée non pas au
XX
e
, mais au XIX
e
siècle à travers les entre-
prises eur opéennes de c olonisation et par
extension d’homogénéisation…
Chez Attia, Benohoud, Boutros et Gasteli, la
création est donc toujours un peu synonyme
d’exil bien qu’elle se transforme de manière
fréquente en havre de paix : que ce soit sous
des formes impertinente, introspective, dis-
tante ou métaphysique, leurs œuvres
paraissent pénétrées de c ette dimension
mélancolique qui traduit la conscience de
ne jamais êtr e t otalement chez soi. Mais
habiter l e monde c ontemporain, n’es t-ce
pas justement exister dans son environne-
ment avec l’intensité d’être ailleurs…
De cette passionnante exposition où figurent autant d'artistes femmes que d'hommes,
art absolument
a choisi de privilégier quatr e photographes plasticiens qui soit vivent à
Paris, soit résident entre leur pays d'origine et la capitale.
Photographie
Trajectoires identitaires :
Kader Attia, Nabil Boutros, Hicham Benohoud, Jellel Gasteli
Par Fabien Danesi
KADER ATTIA
né en 1970 en France de parents algériens vit et travaille à Paris. Ses créations oscillent entre l’installation, la vidéo et la photo-
graphie. Parmis ses travaux exposés en 2005 figurent
The Loop
, présenté à Bâle,
Fortune Cookies
à Canton en Chine et
Flying Rats
à la
Biennale de Lyon. Il est représenté par la Galerie Kamel Mennour, Paris.
NABIL BOUTROS
né au Caire en 1954 vit et travaille à Paris. Son travail a été, entre autres, exposé au Guggenheim Museum de New York en
1996; aux
Rencontres africaines de la photographie
à Bamako en 2003; à la Grande Halle de la Villette à Paris. En 2005, il montre ses derniers
travaux à la NY Aparture Gallery, au Houston Fotofestival et au théâtre du Vieux-Colombier à Paris.
HICHAM BENOHOUD
né en 1968 au Maroc vit et travaille à Paris. On note sa participation à l’exposition
Africa Remix
inaugurée en Allemagne en
2004 et récemment présentée au Centre Georges-Pompidou à Paris; la même année, il expose au Fries Museum en Hollande et au Palais des
Beaux-Arts de Bruxelles. Il est représenté par l’Agence VU, Paris.
JELLEL GASTELI
né en 1957 en Tunisie vit entre la France et son pays natal. Ses photographies figurent dans des collections publiques et pri-
vées, notamment celles de la Maison européenne de la photographie à Paris, du Solomon R. Guggenheim à New York et du Museum Kunst
Palast à Düsseldorf.
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