|
esthétique
|
peinture
|
vidéo
|
photographie
|
rencontre
|
domaine public
| région |
bibliothèque
|
événements
|
page
74
(
artabsolument
)
no 15 • hiv er 2005/06
P a r C a m i l l e P o i r s o n
Montesquieu résume assez bien la prudence de mise
vis-à-vis des attraits profanes de Venise : «Mes yeux,
confie-t-il, sont très satisfaits à Venise ; mon cœur et
mon esprit ne le sont point. Je n’aime point une ville
où rien n’engage à se r endre aimable ou vertueux».
L’un des premiers responsables de cette discrimina-
tion fut, sans doute, Giorgio Vasari. Contemporain de
Titien et de Véronèse, Vasari argumente la théorie du
disegno
dans son monumental ouvrage
sur les Vies
des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes
d’Italie.
Il fonde la préséance de l’école florentine sur
L’exposition
Splendeur de Venise
réunit une sélec-
tion, de cent vingt dessins et peintures, représenta-
tive de la plac e ac cordée à l ’école v énitienne du
seizième siècle dans les collections nationales. Le
projet développé par l e musée des Beaux-arts de
Bordeaux, en collaboration avec le musée des Beaux-
arts de Caen et l’Institut National d’Histoire de l’art,
sollicite de manière exceptionnelle l’ensemble des
collections publiques françaises.
Comme tout projet ambitieux, l’objet de cette exposi-
tion patrimoniale présentait un certain nombre d’in-
certitudes qui ne pouv aient à l ’origine garantir le
succès final de l ’entreprise. Les r éticences prévi-
sibles des musées, invités à se séparer de leurs plus
belles œuvr es, Bellini, Titien, P alma, Vér onèse,
Bassan ou Tintoret, n’étaient pourtant pas les seules
à vaincre. Les préjugés à l’égard de la peinture véni-
tienne n’ont jamais manqué. Dans ses
Notes d’Italie
,
Splendeur de Venise
Du 13 décembre 2005 au 4 juillet 2006
Musée des Beaux-arts de Bordeaux
et Musée des Beaux-arts de Caen
>
Tiziano Vecellio, dit Titien.
Tarquin et Lucrèce.
Huile sur toile, 193 x 143 cm.
Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.