automne 2007 • no 22 •
(
artabsolument
)
page
47
pied un cycle de conférences sur l’art contemporain
destiné au grand public et qui présente les grands
courants de l’art depuis le Pop Art jusqu’à aujour-
d’hui. Je pense que le rôle de notre fondation n’est pas
d’influer sur le monde de l’art contemporain, mais de
mieux faire comprendre le travail des artistes d’au-
jourd’hui. En ce sens, la fondation est un succès, non
seulement par sa fréquentation, mais aussi par son
réseau d’amis qui soutient notre démarche et nous
encourage à faire encore plus.
AA
|
Pensez-vous et/ou souhaitez-vous que ces choix
aient une influence dans la création contemporaine
en France ?
JMS
|
Il serait très présomptueux de ma part de penser
que nous pourrions proposer un contrepoids aux
esthétiques institutionnelles. L’institution est omni-
présente dans le monde de l’art contemporain ; très
peu de lieux d’art contemporain ont un financement
exclusivement privé, sans subventions. L’institution
est tellement présente au travers des musées, des
FRAC et des centres d’art qu’il est difficile, voire
impossible, de s’extraire de son influence. Ceci est
renforcé par son refus de considérer intellectuellement
l’importance des collectionneurs privés. Le combat
que mène l’ADIAF – donner une visibilité aux collec-
tions françaises – est, en ce sens, exemplaire.
dans le temps. Je me donne la liberté d’exposer les
artistes dont j’apprécie le travail. Je laisse une grande
part à la subjectivité dans le choix des expositions.
Je suis toujours à l’origine de la thématique des
expositions, qu’elles soient monographiques ou collec-
tives. Pour les expositions, nous avons recours à un
commissaire qui apporte sa connaissance du travail
des artistes et son expertise. Mais je peux aussi
répondre positivement à une demande : cela a été le
cas pour l’exposition
Enchanté château
dont le com-
missariat a été réalisé par le Musée d’art moderne et
contemporain de Genève (MAMCO).
AA
|
Comment déterminez-vous vos choix artistiques ?
(choix des artistes, des expositions, des thèmes, des
commissaires ?)
JMS
|
Le but de la fondation n’est pas de lancer un artiste,
un courant esthétique ou d’avoir une influence sur la
création contemporaine, mais de diffuser l’art
contemporain auprès d’un large public. Cette mission
est déjà passionnante en elle-même et demande
beaucoup de travail. Nous devons souvent répondre à
la remarque : «Ma petite sœur peut en faire autant »
et croyez-moi, il n’est pas toujours facile d’y répondre.
Nous nous efforçons de développer une pédagogie
vis-à-vis du public soit par des fiches, soit par des
visites guidées gratuites. Nous avons aussi mis sur
>
Ces neuf artistes, tous nés dans les années soixante-
dix, ne se connaissent pas forcément et exposent pour
la première fois leurs travaux ensemble. Leur point
commun? Ils sont peintres et rassemblés par le cri-
tique d’art Philippe Piguet pour cette exposition. Et
s’ils ne partagent pas les mêmes manières d’appré-
hender la matière picturale, les œuvres de Julie
Beneyton, Gregory Forstner, Armand Jalut, Iris
Levasseur, Olivier Masmonteil, Léopold Rabus,
Florence Reymond, Anne-Laure Sacriste et Duncan
Wylie témoignent toutes du désir et du plaisir exclusifs
de l’alchimie qui se joue sur la toile. Affranchis des
complexes historiques de la peinture, ils s’en délectent
en toute liberté et réservent au sujet et à la figure une
place de premier ordre. Portraits, paysages ou say-
nètes importent moins que les choix des couleurs, des
textures et des lumières. Ces jeunes peintres, totale-
ment impliqués, donnent à voir les frémissements
d’une “nouvelle peinture figurative”.
Iris Levasseur.
Gange.
2005, huile sur toile, 215 cmx 195 cm.
Peinture(s)/Génération 70
Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon,
château d’Arenthon, Alex
Du 11 juillet au 4 novembre
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