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page
24
(
artabsolument
)
no 12 • printemps 2005
Commentaire de l’artiste sur quelques-unes de sesœuvres à la fois conceptuelles et poétiques,
spéculatives et cosmiques. Commentaire d’une œuvre “élémentaire” captant et révélant les
signes, les flux, les phénomènes.
Note d’atelier
Bernard Moninot, dessiner
avec les phénomènes
Depuis plusieurs années, je dessine avec des
phénomènes et je prospecte pour trouver
d’autres moyens de mettre en œuvre mon
travail, le faire évoluer et le réfléchir.
Ondes sonores, résonances, mouvements
vibratoires de poussières ou de pigments
volatiles, produits par l’impact d’un coup de
marteau, ou diapasons pour transférer et
fixer les traits sur des verres préparés.
(Dessins décochés)
Dessins d’ombres portées à même le mur, la
lumière étant le vecteur de figures (dessin
obstacle) réalisées avec des structures de
cordes de piano, de verre, de plexi ou demica,
soumises à l’éclairage directionnel d’une
lampe. (Les
studiolos
)
Ainsi, je me suis éloigné peu à peu des
notions de tracés ou d’empreintes, liées au
dessin déposé par un geste. (Trajet sur un
support déployé dans une durée)
Le caractère précaire et
instantané
de mes
travaux d’ombres me permet de concevoir des
œuvres où l’instant de l’apparition de “l’image”
et le temps de sa fabrication ne font qu’un.
D’autres travaux que je mène parallèlement
procèdent autrement (en plein air) : je col-
lecte dans différents lieux du monde (jardins,
paysages, déserts) la mémoire du vent.
Pour cela, j’ai mis au point un appareil cap-
teur très simple qui recueille dans des boîtes
de verre de chimie, préalablement obscur-
cies avec du noir de fumée, le dessin que fait
dans l’air la pointe de certains végétaux.
Saisir ce mouvement, le faire “se dessiner”,
nécessite d’appréhender simultanément un
ensemble de paramètres complexes – nature
du lieu, direction, impulsion, vitesse du vent,
structure du végétal, variabilité du champ de
son oscillation – afin de situer la partie de la
plante pouvant peut-être tracer.
Toutes les plantes ne peuvent pas dessiner, là
encore à certainsmoments seulement quelque
chose a lieu et se prête à l’écriture du vent.
Souvent l’improbable figure ne se produit pas…
Les dispositifs que je mets en place, les
outils, ainsi que les instruments capteurs,
me permettent, plutôt que de le concevoir, de
faire advenir le dessin.
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