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page
18
(
artabsolument
)
no 12 • printemps 2005
Voilà bientôt vingt-cinq ans que Georges Rousse développe son œuvre à travers le monde.
Les images photographiques qu’il constitue procèdent de la prise en compte d’un lieu dans
lequel il imagine une figure qu’il reporte dans l’espace suivant le principe de l’anamorphose,
soit sur l’existant architectural, soit sur une structure établie pour l’occasion. Fondamentalement
nomade, en quête d’expériences et de rencontres tant humaines que spirituelles, la démarche
de l’artiste trouve ici un éclairage quant à la relation de son travail au concept de patrimoine.
Photographie
Georges Rousse,
en quête d’architecture
Entretien avec Philippe Piguet
Philippe Piguet : Vous avez travaillé aux quatre coins du
monde. Comment vous organisez-vous pour trouver les
lieux dans lesquels vous souhaitez faire une interven-
tion? Qu’est-ce qui préside au choix du lieu lui-même?
Georges Rousse : Partout où je me trouve, que ce soit
dans mon quartier, à Paris, en province ou à l’étran-
ger, j’aime beaucoup promener mon regard sur les
bâtiments qui m’entourent. J’ai toujours eu un très
grand intérêt pour l’architecture. Quand je repère un
lieu qui me paraît intéressant, je cherche à savoir qui
en est le propriétaire et, quand je l’ai trouvé, je lui
explique ma démarche afin de le convaincre de me
laisser y intervenir. Au début, cela était assez facile
parce qu’il y avait beaucoup de sites en friche et que
les gens étaient assez coopératifs mais, avec le
temps, cela s’est raréfié et une certaine méfiance
s’est installée du fait notamment des squats et des
problèmes afférents. S’il s’agit de bâtiments publics
dont je sais qu’ils vont être l’objet d’importants
réaménagements, j’essaie alors d’actionner quelques
leviers pour obtenir l’autorisation d’y travailler. Tantôt
ça marche, tantôt non. J’ai pu ainsi intervenir dans le
passé au Jeu de Paume, quand il a été restructuré
Clichy I.
1999.
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