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          (
        
        
          artabsolument
        
        
          )
        
        
          no 1    •    printemps 2002
        
        
          Rencontre
        
        
          Entretien entre Anne Dagbert et Marc Couturier
        
        
          Le goût de l’infini
        
        
          Marc Couturier est un artiste rare, qui capte, à travers une  mise en forme subtile et souvent
        
        
          in situ
        
        
          (comme par exemple la croix de l’autel de Notre-Dame de Paris), ce qui échappe d’ordi-
        
        
          naire à la perception : l’imperceptible, l’invisible, le “poétique”. Anne Dagbert, qui est critique
        
        
          d’art et suit son travail depuis plusieurs années, l’a rencontré pour l’interroger sur quelques-
        
        
          unes de ses œuvres majeures.
        
        
          Anne Dagbert : Au Musée national des Arts
        
        
          d’Afrique et d’Océanie, vous avez eu l’occasion
        
        
          cette année de réaliser une installation monu-
        
        
          mentale qui synthétise assez bien votre œuvre,
        
        
          basée essentiellement sur l’advenue de l’invi-
        
        
          sible dans le monde visible.
        
        
          Marc Couturier : En effet. Cette installation,
        
        
          intitulée “Secrets”, présente des
        
        
          churinga
        
        
          ,
        
        
          pierres et bois plats et ovales gravés de des-
        
        
          sins abstraits, qui font partie de la collection
        
        
          d’art aborigène australien du musée. J’ai
        
        
          choisi le titre avec Yves Le Fur (Conservateur
        
        
          du Patrimoine au Musée national des Arts
        
        
          d’Afrique et d’Océanie), parce que les
        
        
          chu-
        
        
          ringa
        
        
          véhiculent une sacralité secrète. Ce
        
        
          sont des “objets vivants” qui abritent les
        
        
          “esprits enfants” liant le présent aux créa-
        
        
          tions originelles. Il était hors de question de
        
        
          les exposer dans une vitrine en dévoilant le
        
        
          caractère sacré de leurs inscriptions. C’est
        
        
          pourquoi, en liaison avec mon travail sur les
        
        
          Lames
        
        
          (1), on a choisi de les installer de
        
        
          manière à ce qu’on n’en voit que la tranche,
        
        
          disposés à chaque extrémité d’une immense
        
        
          salle de 53 m, complètement dénudée, dans
        
        
          des modules architecturaux courbés (conçus
        
        
          par l’artiste designer Sylvain Dubuisson),
        
        
          recevant une grande lumière. Entre ces deux
        
        
          Marc Couturier
        
        
          Exposition Praz-Delavallade
        
        
          1999, Paris