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page
28
(
artabsolument
)
no 8 • printemps 2004
J’ai réalisé
La Suite d’Arles
en 2003. C’était
une commande duFonds national d’art contem-
porain, à l’initiative de Michèle Moutashar,
conservatrice du musée Réattu. Le sujet était
la ville d’Arles.
J’y ai trouvé un observatoire particulièrement
bien placé pour voir :
Un ciel-envers de l'architecture, moulage
immatériel de la ville minérale. Voir la
lumière contrainte à la géométrie. Voir le vent
en contact avec la pierre, voir la mémoire des
pierres agitées par l'apesanteur.
J’y ai fait voler des sculptures de papier et de
tissus, qui parfois rencontraient des person-
nages. Rubans comme des phylactères
déployés dans les airs, noirs, blancs, sous-
titrages ordonnés par les hasards du vent,
textes mêlés aux photogrammes d’un film
rêvé là. Annonciations obscures, images de la
pensée en mouvement.
Au fil des pages,
La suite d’Arles
de Corinne Mercadier, qui se constitue de dix photographies,
se déroule en prédelle sous quatre autre clichés habituellement non sélectionnés. Un reste,
un
petit reste
que l’artiste présente en exclusivité dans la revue
(art absolument)
.
Légende : polaroïds SX 70 agrandis au format 100x102,5cm
Et, d’un coup, nous voici jetés dans les nues, en plein ciel. Des toits griffus lancent des palais
dans les nues. Des rochers surplombent les toits et remontent au faîte, à toucher cette poutre
d’où se dépend toute la Peinture, descendant jusqu’aux monts terrestres, jusqu’aux creux habi-
tés des vallées humaines. Mais, entre ciel et terre, une esplanade losangique offre sa grève à des
atterrissages d’irréel.
Victor Segalen,
Peintures magiques
, 1916.
Note d’atelier
Corinne Mercadier :
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La Suite d’Arles
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