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artabsolument
)
no 8 • printemps 2004 page
67
L’artiste peintre Vincent Corpet nous livre ici une réflexion paradoxale sur l’impossibilité
d’interpréter “l’origine de l’art” et, par conséquent, sur les limites de tout jugement critique.
Note d’atelier
Vincent Corpet : l’amour est aveugle !
C’est dans l’eau de cuisson que la crevette en
devenant rose se révèle.
Francis Ponge.
L’amour est aveugle !
L’Homme, dans ses diverses activités, a une
fâcheuse tendance à accaparer l’historique de
cette même activité. Ainsi, un physicien se
prendra facilement pour Archimède, un poète
pour Homère, un historien pour Thucydide, un
critique pour Diderot. Chez les artistes, le
même phénomène peut être observé : photo-
graphes, cinéastes, vidéastes connaissent
tout sur l’histoire de leur technique. Ils sont
cette histoire. Pour les peintres ou les dessi-
nateurs ou encore les sculpteurs, il en va de
même. À ceci près que cette activité tend à
être la preuve de l’apparition de l’humain.
Aussi, il n’est pas rare qu’un peintre se prenne
pour un humain. C’est sans doute pour cela
que l’on nous dit mégalomanes. Notre para-
noïa vient du fait que l’histoire nous a montré
qu’on nous préfère plutôt morts que vivants.
On peut alors nous commenter, nous intégrer,
nous civiliser, c’est le moment où l’art
Grotte de Lascaux
Salle des
taureaux.
17000 av. J.-C.,
Dordogne.
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