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Drawing Machine.
2017, carte géographique, bois, vis, miroirs, sangles,
balle et 18 crayons, 31 x 31 x 31 cm.
Bamarang Nature Reserve, Australie.
François Réau.
Galerie Virginie Louvet, Paris
Du 26 janvier au 24 mars 2018
Dessiner aujourd’hui (avec Keita Mori et Chevalvert)
Centre d’Art Rosa Bonheur, Chevilly-Larue
Du 9 mars au 21 avril 2018. Commissariat : Fabienne Leloup
« Avant d’être un spectacle conscient, tout pay-
sage est une expérience onirique », écrivait Gaston
Bachelard dans
L’Eau et les rêves
. Sondant cette
expérience à travers la pratique du dessin, François
Réau fait sortir le médium de son lit pour mieux le
laisser s’épandre dans l’espace d’exposition. À arpen-
ter pour mieux s’y immerger, ses installations char-
rient jusqu’à des arbres en suspension au milieu de
ses plages graphiques, comme une vision de ce qui
reste des songes.
> ENTRETIEN AVEC TOM LAURENT
Qu’est-ce qui t’importe le plus, le dessin ou le paysage ? Le dessin
est-il ton moyen d’arpenter le paysage ou est-ce l’inverse ?
Les deux sont difficilement dissociables, bien que je parlerais plus volon-
tiers d’«espace du paysage» que de «paysage» en tant que tel. En fait, il
s’agit plutôt d’une réflexion sur les relations du temps et du mouvement
à l’intérieur de ce paysage et donc sur l’espace et de sa part immaté-
rielle – plus que des arbres ou des autres éléments de la nature propres au
paysage. Il existe une dimension mentale lorsqu’on regarde le paysage et
ce qui m’intéresse, c’est de voir cet espace comme un écran de projection,
où peut se déployer une rêverie… Je pratique le dessin depuis toujours,
pour ainsi dire, et ce qui m’intéresse avec le dessin c’est cette notion de
liberté qui peut le définir. J’ai voulu pousser les limites du médium, en
explorant la manière dont le regard pénètre le paysage : plutôt que dans
un face-à-face, celui-ci nous englobe, nous situe dans les trois dimensions
et ouvre directement la quatrième, celle du temps.
Laisser dessiner
les songes
FRANÇOIS
RÉAU