Art Absolument 74 - Aperçu - page 19

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Grande Guerre, il dessine ses camarades,
s’attarde sur la réalité du front, sur les écla-
tements d’obus, transcrit des corps couchés
que la rigidité cadavérique place comme en
lévitation. Ses œuvres évoquent
Les Misères
et malheurs de la guerre
gravés par Jacques
Callot, les mutilés des
Batailles
d’Uccello,
mais surtout le supplicié de Grünewald
étendu tout à côté dans la salle desmalades.
Dans l’Allemagne des années 1920, Otto Dix
est l’une des têtes de fil du mouvement de
la Nouvelle Objectivité. Selon la formule du
théoricien Carl Einstein, «il va peindre ce qui
est actuel… pulvérise le réel avec une objec-
À Colmar, cette exposition
Otto Dix
prend
une dimension toute particulière. Lui qui
disait que «l’art est toujours un exorcisme»
est doublement lié à la ville : par ses réfé-
rences formelles au Christ torturé d’Issen-
heim en même temps que par son histoire
personnelle : il y fut emprisonné lors de la
Seconde Guerre mondiale. Sa découverte
de Nietzsche lors de son apprentissage à
l’École des arts appliqués de Dresde entre
1909 et 1914, son engagement comme
soldat dans la «Der des Ders» puis sa mise
à l’écart par les nazis en 1933 l’ont profon-
dément marqué. Dans les tranchées de la
Grünewald.
Retable d’Issenheim
, 2
e
ouverture, panneaux peints de
L’Agression de saint Antoine
et de
La Visite de saint Antoine saint Paul
.
1512-1516, tempera et huile sur panneaux de tilleul, chaque panneau 292 x 165 cm (avec cadre). Mus e Unterlinden, Colmar.
1...,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18 20,21,22,23,24,25,26,27,28
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