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« Nous sommes au petit matin… Ce sont
les Frères musulmans qui dorment place
Tahrir et qui, pour la première fois, vivent
au grand jour après leur emprisonnement
systématique sous Moubarak. Et ce sont
des enfants que l’on voit, je me trouve
simplement parmi eux : tout cela suspend
le jugement… D’ailleurs, si je disais à un
copain cairote de 25 ans qu’en France la
plupart des gens ne croient pas en Dieu,
pour lui cela est inimaginable… Je ne
photographie jamais les gens sans bien-
veillance. En Égypte, chez les Sunnites,
le rapport à la photographie est difficile,
notamment lorsque comme ici, le sujet
dort et n’a pas conscience d’être pris en
photo. Mon acceptation variait selon les
groupes, la situation… Dès lors que pour
eux, je représentais la presse occiden-
tale, on me détestait, ou au contraire, on
me prenait à témoin et on m’accueillait
les bras ouverts. »
Proche de l’éternité. Place Tahrir, Le Caire. Juin 2012.
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