Art Absolument 74 - Aperçu - page 25

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Pour
Sans fin ni milieu
, Vanessa Fanuele présente à la
galerie Polaris un ensemble de peintures et sculptures qui
révèle la cohérence d’un parcours travaillé par l’ambiva-
lence d’une mémoire survivante, entre perte et présence.
Qu’il s’agisse de l’objet chiné ou de l’image détournée,
depuis les premiers assemblages jusqu’aux récentes
sculptures citant des formes architecturales, l’artiste
redonne vie à un matériel déjà-là et continue de question-
ner, jusque dans le dépouillement de ses nouvelles pein-
tures aux squelettes dévoilés, la perception trouble d’une
construction fragile qui à la fois résiste et se désagrège.
Sous l’érosion de la chair, luit
l’os du temps
.
Amélie Adamo |
Pour ta prochaine exposition, tu pré-
sentes des sculptures aux côtés de petites pein-
tures sur papier et de grands formats sur toile. Quel
est le lien entre ces pratiques et quelle continuité
ces nouvelles pièces marquent-elles par rapport à
l’ensemble de ton parcours?
VanessaFanuele|
Souvent, lespetitspapierssontdessortesde
patrons, qui deviennent des toiles futuresouqui donnent
lieuàdesdéveloppementsensculpture. Inversement, je
peux trouver dans la sculpture une forme qui m’inspire
et me permette de réaliser une peinture.
Cette arrivée de la sculpture marque quelque chose
de nouveau dans mon travail mais cela renvoie
aussi à une problématique que je développe depuis
plusieurs années : la question de l’ossature. Dans
les premiers dessins, l’ossature était dissimulée,
enfouie. Même si les viscères y prenaient plus le
pas, il y avait déjà des fragments d’os, de colonne
vertébrale. Puis petit à petit, l’ossature s’est recom-
posée jusqu’à remonter en surface dans les tableaux
récents, où la nature devient assez abstraite, saisie
d’abord comme construction. Cette exposition est
donc importante pour moi parce que j’avais envie de
faire ressurgir quelque chose qui était en «arrière-
plan » mais pourtant très présent : l’architecture.
Petit à petit, j’ai glissé vers des formes qui évoquent
de plus en plus l’architecture et me permettent
d’interroger la façon dont les choses tiennent.
Entretien avec
Amélie Adamo
Sans fin ni milieu
Galerie Polaris, Paris.
Du 20 octobre au 19 novembre 2016
Derrière Vénus
(exposition collective)
Galerie Da-End, Paris.
Du 4 novembre au 17 décembre 2016
Sans fin, ni milieu.
2016, huile sur toile, 120 x 140 cm.
1...,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24 26,27,28
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