| entretien |
        
        
          exposition
        
        
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          peinture
        
        
          |
        
        
          photographie
        
        
          |
        
        
          ailleurs
        
        
          |
        
        
          film
        
        
          |
        
        
          note d’atelier
        
        
          |
        
        
          domaine public
        
        
          |
        
        
          bibliothèque
        
        
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          évènements
        
        
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          (
        
        
          artabsolument
        
        
          )
        
        
          no 7    •    hiver 2004
        
        
          Apparu au début des années 1980, dans le contexte élargi d’un retour à la peinture et au
        
        
          métier, l’art de Philippe Cognée s’est très vite imposé fort d’une expérience duelle, tout à la
        
        
          fois primitive et cultivée. L’Afrique et l’histoire de l’art, qui fondent l’aventure personnelle du
        
        
          peintre, y sourdent leurs modèles sans ostentation aucune au seul bénéfice d’une invention
        
        
          renouvelée de la peinture.
        
        
          Entretien
        
        
          Philippe Cognée,
        
        
          la peinture et ses modèles
        
        
          Rencontre avec Philippe Cognée, par Philippe Piguet
        
        
          Philippe Piguet : À considérer l’ensemble de
        
        
          votre œuvre, on y repère que, si vous abordez
        
        
          des thèmes très divers, ceux-ci s’inscrivent
        
        
          toutefois à l’intérieur d’une typologie structu-
        
        
          rée en genres picturaux  : nature morte, pay-
        
        
          sage, portrait, scène d’intérieur, etc… La
        
        
          notion de genre appartient à une histoire de la
        
        
          peinture, voire à une tradition de celle-ci.
        
        
          Comment l’appréhendez-vous dans votre tra-
        
        
          vail ? Y êtes-vous particulièrement attaché ?
        
        
          Philippe Cognée : Je suis peintre. J’en reven-
        
        
          dique le statut et j’aspire adhérer à une histoire
        
        
          de la peinture dans la suite dynamique de ce qui
        
        
          la fonde. La notion de genre y est étroitement
        
        
          liée. Je la prends volontiers en compte, sans
        
        
          état d’âme, non comme un a priori mais comme
        
        
          le corollaire d’une activité qui me semble être
        
        
          pleinement prospective, contrairement à ce
        
        
          que d’aucuns voudraient faire croire. Pour
        
        
          répondre concrètement à votre question, je
        
        
          prendrai l’exemple de la série de peintures que
        
        
          j’ai présentée l’été dernier au Lieu Unique, à
        
        
          Nantes. Il s’agit d’un ensemble de tableaux qui
        
        
          figurent des carcasses de viande. Le projet de
        
        
          ce travail ne relève en aucune manière de la
        
        
          volonté de faire une série de natures mortes
        
        
          plutôt que de paysages. J’aborde l’exercice de
        
        
          la peinture sans préalable particulier sinon que
        
        
          le sujet auquel je m’intéresse tient le plus sou-
        
        
          vent de la rencontre entre une intuition et une
        
        
          nécessité, celles-ci étant mues par toutes
        
        
          sortes de raisons qui ne sont jamais les
        
        
          mêmes. Ce peut être à cause d’un souvenir
        
        
          d’enfance qui me revient, d’une scène de film
        
        
          qui m’a marqué, du souvenir d’un tableau qui
        
        
          m’obsède ; bref, il y va le plus souvent de plu-
        
        
          sieurs éléments qui se cristallisent à un
        
        
          moment donné sur un motif précis.
        
        
          Philippe Piguet : Vous aviez déjà eu l’occasion
        
        
          par le passé de traiter le thème de la carcasse
        
        
          de viande. En quoi cemotif vous intéresse-t-il ?
        
        
          D’où vient-il pour être aussi prégnant à votre
        
        
          esprit : de Rembrandt ? De Soutine ? Ou bien
        
        
          d’ailleurs ?
        
        
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