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          no 7    •    hiver 2004    page
        
        
          
            35
          
        
        
          Sanctuaire, cathédrale, monument funéraire,
        
        
          après la catastrophe, le “sarcophage” est
        
        
          construit à la hâte pour contenir au plus vite
        
        
          l’essentiel de la radioactivité.
        
        
          Guidé par les responsables de la centrale,
        
        
          j’avance sur des planches de chantier.
        
        
          Passerelles au-dessus d’une épaisse poussière
        
        
          mortelle, elles sont posées sur les parpaings.
        
        
          30
        
        
          e
        
        
          de seconde, pleine ouverture, l’œil plongé
        
        
          dans le viseur de mon Leica, je ne peux voir où
        
        
          je pose mes pieds.
        
        
          Bistra, Bistra, me dit-il, photographie, photo-
        
        
          graphie…ž!
        
        
          Il m’expliquera plus tard que seules quelques
        
        
          secondes auraient suffi pour noyer le réac-
        
        
          teur et éviter la catastrophe, ensuite, il fallut
        
        
          deux ans pour le redémarrer.
        
        
          Sans procédures modélisées, qui pouvait
        
        
          prendre une telle responsabilitéž?
        
        
          Aujourd’hui me dit-il, tout est différent,
        
        
          Les procédures de décisions sont totalement
        
        
          nouvelles.
        
        
          Six heures du matin, un mois plus tard à
        
        
          Paris, j’allume la radio. Coup d’état à Moscou.
        
        
          Je dois livrer mes tirages à Actuel en fin
        
        
          d’après-midi. Je travaille toute la journée sous
        
        
          mon agrandisseur en écoutant les nouvelles.
        
        
          L’inimaginable est en train de se produire. Le
        
        
          système soviétique, d’apparence si solide, est
        
        
          en train de se détruire.
        
        
          Ce n’est pas une filière technologique qui
        
        
          s’est effondrée avec la catastrophe, mais bien
        
        
          le système de décision, le système politique.
        
        
          Tchernobyl restera le plus grand monument
        
        
          funéraire du communisme soviétique.
        
        
          
            Tchernobyl : la salle des tribunes du réacteur N°4,
          
        
        
          
            1991