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page
58
(
artabsolument
)
no 5 • été 2003
Philippe Piguet :
Amaryllis, Pomme rouge
et citron, Souches, Ailefroide…,
les titres
de vos tableaux, bien plus que les tableaux
eux-mêmes, renvoient le plus souvent à un
sujet précis : des fleurs, des fruits, des
arbres, des montagnes, etc. L’idée de motif
occupe chez vous une place déterminante
dans le travail de la peinture quand bien
même vous cherchez à l’évacuer. En quoi
vous est-il nécessaire ?
Gérard Traquandi : Il m’est difficile d’envi-
sager une peinture totalement célibataire
du motif. La pratique du dessin
da vero
,
comme le disent joliment les Italiens, est
une discipline qui m’est nécessaire et je
constate que dans les rares périodes où j’ai
cru pouvoir faire l’économie de cette étape,
ma peinture s’est asséchée, mécanisée. Le
motif est un chemin par lequel j’accède au
tableau dans l’atelier. Je dessine la plupart
du temps en noir et blanc et le plus souvent
au trait. La peinture est en quelque sorte le
contretype du dessin, le lieu où les sensa-
tions colorées gardées en mémoire se
jouent après coup. Dessiner m’oblige à
>
Villa riberolle 2
Hiver 2002-03
Huile sur toile
250 x 200 cm
Peintre absolument, Gérard Traquandi développe depuis plus de vingt ans une œuvre
puissante et singulière qui n’a de cesse d’interroger la pratique même de la peinture.
S’il parle de lui comme d’un “peintre classique”, attaché qu’il est à tout un lot de traditions
et de conventions, il n’en deumeure pas moins que sa façon d’aborder la question de la
représentation est pleinement prospective.
Note d’atelier
Gérard Traquandi, temps de peinture
Par Philippe Piguet