Il n’y a pas de hiérarchie fixe, dans le
visuel comme dans la vie. Cela se tra-
duit par un manque de centre, comme
sur une carte géographique.
Une hiérarchie mobile
Il n’y a pas forcément une chose devant
une autre, il y a des multiplicités liées
entre elles selon le moment. L’homme
n’est plus au centre.
Que l’œil ne puisse se poser nulle part.
Souhait de circulation : il n’y a pas une
seule entrée possible dans le tableau.
Rien d’absolu.
Vivant dans l’impermanence, mon
identité est élastique.
C’est hors du cadre que ça se passe :
tout n’est pas dans ce que je vois, tout
n’est pas dans le cadre : mon souhait
est de renvoyer à du non visible.
Le ton
Mes supports sont le papier, l’ardoise,
le plexiglas.
Le ton original de chaque support
(foncé, clair) est une donnée fonda-
mentale du travail final, cela pour plu-
sieurs raisons. Le support reste vide
par endroits, sans qu’aucune matière
le recouvre afin qu’il soit discontinu.
Julie Polidoro :
«À quel(s) territoire(s) j’appartiens ?»
>
Découverte
Le discontinu porte aussi sur le sens, car il met en
relation des éléments appartenant à des sphères
éloignées de la logique, des territoires a priori étran-
gers les uns aux autres, comme par exemple en met-
tant du spirituel dans un frigo.
Le vide
Mettre de la matière sur un support a un sens pour
moi si je prends en compte ce qui se passe en n’en
mettant pas. C’est le bruit avec le silence ou le mou-
vement et l’arrêt : l’un a besoin de l’autre.
Faire avec peu.
Je construis des dispositifs avec du hasard incorporé.
Inclure
Tout mon travail récent porte sur la non-séparation :
notre société organise la séparation. Plus je me sens
séparée, plus je consomme et plus l’économie se
développe… Elle met en cases les individus, elle les
parque comme des voitures.
Je mets en espace des temps vécus habituellement
comme différents, des mondes qui dans le langage
sont séparés.
Dans la réalité, tout est lié. Tout compté.
Suspendre
Mon travail est un filtre à la production de questions
sans réponse. Des questions qui restent suspen-
dues, comme une abeille en arrêt en l’air, mais en
train de voler.
Par elle-même
À quel(s) territoire(s) j’appartiens ?
Maison d’art du Grand-Quevilly, Seine-Maritime.
Du 1
er
février au 23 mars 2008
| ACTU |
I
Julie Polidoro en quelques dates
Née à Cannes en 1970. Vit et travaille à Paris
Représentée par la galerie Odile Ouizeman, Paris
1996
Diplôme de l’ENSBA
1994
Résidence à New York, bourse du Hunter College
2000
Résidence à Hong Kong, bourse de l’UNESCO