Jean Gaudaire-Thor, dans les voisinages
de Rimbaud
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Peinture
François Jeune
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René Char le dit à Rimbaud : “Tu as bien
fait de partir, Arthur Rimbaud ! Tu as eu raison
d’abandonner le boulevard des Paresseux, les esta-
minets des pisse-lyres, pour l’enfer des bêtes, pour le
commerce des rusés et le bonjour des simples.”
Dans cette envie de départ, Rimbaud n’est-il pas
comme un embarquement pour vous ?
Jean Gaudaire-Thor
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Nous devrions tous mettre les voiles.
Mais nous avons tous de bonnes raisons de rester sur
la rive, comme l’écrit René Char, “boulevard des
Paresseux”. Pour partir, il faut avoir fait une ren-
contre du second ou du troisième type, peu importe !
Enfin avoir vu quelque chose ; au loin, sans être cer-
tain que le bonheur soit au rendez-vous… Pour ce tra-
vail commencé voilà quatre ans, je me suis mis dans
la peau d’un metteur en scène. L’œuvre de Rimbaud
étant abondamment décortiquée, je n’ai pas eu beau-
coup de difficultés à me procurer les ingrédients pour
tourner mon film : le
Rimbaud
des humbles joies
écrasées d’Yves Bonnefoy,
Le Double Rimbaud
de
Victor Segalen,
L’Œuvre intégrale manuscrite
préfa-
cée par Claude Jeancolas, etc.
Ces ouvrages m’ont servi à prendre mon ticket, et
traverser ! En mai 2003, je suis tombé par hasard sur
une centaine de planches d’un herbier désuet des
années trente. La rencontre avec mon sujet s’est faite
Entretien avec François Jeune
Pétales préparés.
2004, technique mixte sur papier préparé, 44 x 24 cm.
Depuis 2003, Jean Gaudaire-Thor peint à partir de la légende et de l¹univers poétique de
Rimbaud. Il a fait un voyage sur les traces du poète au Harar et en a rapporté une série
de travaux titrés
Trafiquer dans l’inconnu
. François Jeune l’interroge en peintre sur cette
équipée éthnopicturale.
Champs d’ombres
Galerie des Ormes, Courtenay.
Du 1
er
décembre 2007 au 20 janvier 2008
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