hiver 2007/08 • no 23 •
(
artabsolument
)
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57
Mais c’est avant tout la beauté du signe, dans sa
forme, qui l’intéresse. Que ce soient les toiles de
peintures bleu de Prusse, ou les dessins paysagers
de petit format à la pierre noire et au crayon, le travail
de Nicolas Rolland s’attache aux contrastes, qui font
ressortir les volumes, la densité des corps et des
choses. Cet examen méticuleux de la nature n’est
qu’un prétexte pour envisager un travail attaché à
l’esthétique de la lumière et la manière dont elle crée
l’illusion de volumes, de corps, de rondeurs,
d’aspérités : camaïeux, ombragés, éclairages surex-
posés participent à cette quête… Ainsi cette crête
montagneuse qui déchire le tableau en deux, et
impose sa masse blanche devant l’obscurité de
l’horizon et de la pierre noire ! ou encore ces glaciers
où s’affrontent la neige et les éperons rocheux, éléva-
tions d’ébène contre coulées blanches. La femme au
chapeau mou n’est finalement pas si éloignée, elle
dont le corps est aussi prétexte à mettre en scène ce
conflit de la lumière et de la couleur.
Glacier.
Série
Crayons
, 2006, crayon et pierre noire sur papier, 50 x 65 cm.
I
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