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          artabsolument
        
        
          )
        
        
          no 14    •    aut omne 2005    page
        
        
          
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          Faire le “portrait du regard”, telle est la quête de Jean-Baptiste Huynh qui n’a de cesse de
        
        
          sonder les surfaces des apparences, la profondeur de l’être, de sillonner les vastes territoires
        
        
          du monde – Vietnam, Mali, Japon, Inde et Éthiopie. Pour lui, «voir un nouveau visage donne
        
        
          à regarder dans une autre langue».
        
        
          Photographie
        
        
          Les visages infinis
        
        
          de Jean-Baptiste Huynh
        
        
          Par Soko Phay-Vakalis
        
        
          
            Visage monde
          
        
        
          De ces villes et de ces déserts lointains,
        
        
          Jean-Baptiste Huynh entend des chants
        
        
          inconnus, des traditions ancestrales et des
        
        
          fables oubliées. Un
        
        
          ailleurs
        
        
          qu’il offre dans
        
        
          l’espace limité d’une phot ographie, dans
        
        
          toute sa plénitude et immensité. Ainsi, ses
        
        
          portraits qu’il décline de l’enfance à la
        
        
          vieillesse reflètent-ils l’histoire du monde.
        
        
          Attestant l’humanité de l’homme, le visage
        
        
          signe son individualité. P our r épondre à
        
        
          l’autre, selon Emmanuel Lévinas, il ne s’agit
        
        
          pas seulement de « sortir de l’être» pour se
        
        
          rendre disponible. Le mouvement ne va pas
        
        
          d’autrui vers soi ; pour se sentir int erpellé
        
        
          par la joie ou la détresse d’autrui, il faut pos-
        
        
          séder soi-même du disc ernement, de la
        
        
          reconnaissance, en somme une « capacité
        
        
          d’accueil ». Jean-Baptis te Huynh pos sède
        
        
          cette qualité ; il porte une même attention
        
        
          particulière au modèle, indépendamment de
        
        
          son statut social ou de son identité ethnique.
        
        
          Qu’il soit enfant du Gange, paysan, moine,
        
        
          prince, charmeur de serpent ou mendiant.
        
        
          C’est dans le dénuement et la pudeur de la
        
        
          rencontre que le visage
        
        
          devient
        
        
          : «Le premier
        
        
          coup d’œil pos sède une qualité que l es
        
        
          Jean-Baptiste Huynh.
        
        
          Vietnam – Main VII.
        
        
          1996.
        
        
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