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artabsolument
)
no 14 • aut omne 2005 page
59
Faire le “portrait du regard”, telle est la quête de Jean-Baptiste Huynh qui n’a de cesse de
sonder les surfaces des apparences, la profondeur de l’être, de sillonner les vastes territoires
du monde – Vietnam, Mali, Japon, Inde et Éthiopie. Pour lui, «voir un nouveau visage donne
à regarder dans une autre langue».
Photographie
Les visages infinis
de Jean-Baptiste Huynh
Par Soko Phay-Vakalis
Visage monde
De ces villes et de ces déserts lointains,
Jean-Baptiste Huynh entend des chants
inconnus, des traditions ancestrales et des
fables oubliées. Un
ailleurs
qu’il offre dans
l’espace limité d’une phot ographie, dans
toute sa plénitude et immensité. Ainsi, ses
portraits qu’il décline de l’enfance à la
vieillesse reflètent-ils l’histoire du monde.
Attestant l’humanité de l’homme, le visage
signe son individualité. P our r épondre à
l’autre, selon Emmanuel Lévinas, il ne s’agit
pas seulement de « sortir de l’être» pour se
rendre disponible. Le mouvement ne va pas
d’autrui vers soi ; pour se sentir int erpellé
par la joie ou la détresse d’autrui, il faut pos-
séder soi-même du disc ernement, de la
reconnaissance, en somme une « capacité
d’accueil ». Jean-Baptis te Huynh pos sède
cette qualité ; il porte une même attention
particulière au modèle, indépendamment de
son statut social ou de son identité ethnique.
Qu’il soit enfant du Gange, paysan, moine,
prince, charmeur de serpent ou mendiant.
C’est dans le dénuement et la pudeur de la
rencontre que le visage
devient
: «Le premier
coup d’œil pos sède une qualité que l es
Jean-Baptiste Huynh.
Vietnam – Main VII.
1996.
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