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          (
        
        
          artabsolument
        
        
          )
        
        
          no 14    •    aut omne 2005
        
        
          Qui ne connaît les Khmers du Cambodge? Quels sont les points communs et les divergences
        
        
          avec leurs “cousins” Cham du Vietnam? Analyse et confrontation esthétique.
        
        
          Esthétique
        
        
          Cham contre Khmer
        
        
          Par Emmanuel Daydé
        
        
          Au XIX
        
        
          e
        
        
          siècle, un vapeur français quitte Saigon chargé
        
        
          de sculptures cham, à destination de Paris. Durant le
        
        
          trajet, le bateau coule, les œuvres semblent perdues.
        
        
          Un siècle plus tard, une équipe de plongeurs cher-
        
        
          cheurs d’or, partie à la recherche du site du naufrage,
        
        
          retrouve, après bien des vicissitudes, l’épave. Mais
        
        
          celle-ci est désespérément vide de tout trésor.
        
        
          Et pourt ant ces sculptures existent t oujours. Ces
        
        
          idoles que l’on jugeait barbares avaient simplement
        
        
          quitté l’Indochine par un autre bateau que celui des
        
        
          passagers, et avaient finalement atteint Lyon. Elles y
        
        
          croupissaient de manière anonyme, enserrées dans
        
        
          des caisses au Muséum d’histoire naturelle de la
        
        
          ville. Il est vrai que pour un Pierre Loti par exemple
        
        
          qui, lors d’un pèlerinage de trois jours en novembre
        
        
          1901, avait vu dans la mystérieuse Angkor “l’un des
        
        
          plus pr odigieux t emples du monde”, la s tatuaire
        
        
          cham ne c onstituait enc ore que d’abominabl es
        
        
          “monstres de cauchemar ”…
        
        
          L’aventure de l’art cham ressemble très précisément
        
        
          à ce naufrage dans le rejet et l’indifférence. Nous n’en
        
        
          connaissons rien, ou si peu et si mal. Affecté comme
        
        
          aucun autre pays d’Asie du Sud-est par les soubre-
        
        
          sauts d’une histoire divisée, violente et chaotique,
        
        
          l’art des r oyaumes du Champa a pr esque fini par
        
        
          sombrer dans l’oubli. Tout d’abord sous les coups de
        
        
          boutoir de l’Empire khmer au XIII
        
        
          e
        
        
          siècle, puis dans
        
        
          les tentatives d’assimilation de la conquête vietna-
        
        
          mienne aux siècles suivants, et enfin sous la menace
        
        
          des destructions des guerres d’Indochine et du
        
        
          Vietnam au XX
        
        
          e
        
        
          siècle, quelle chance avait-il de sur-
        
        
          vivre ? Certes, l’École française d’Extrême-Orient
        
        
          Divinité féminine.
        
        
          Phnom Bakheng, Angkor (Siemreap).
        
        
          Époque angkorienne, style du Bakheng.
        
        
          X
        
        
          e
        
        
          siècle, grès, 144 x 48 x 27 cm.
        
        
          >