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          artabsolument
        
        
          )
        
        
          no 14    •    aut omne 2005    page
        
        
          
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          a r t i s t e s e n m i d i - p y r é n é e s
        
        
          >
        
        
          Espace Croix Baragnon
        
        
          
            Virginie Loze
          
        
        
          
            Anne-Marie Schneider
          
        
        
          L’imagerie que crée Virginie Loze par l e dessin est
        
        
          peuplée de figures hybrides, de personnages étranges
        
        
          pris dans des situations limites. Ces succédanés d’in-
        
        
          dividus aux expressions de tristesse, de passivité ou
        
        
          de colère, existent bel et bien d ans une zone intan-
        
        
          gible, entre réalité et fiction, c omme des individus
        
        
          soumis au v ertige de f orces contradictoires issues
        
        
          d’une friction entre le réel et l’imaginaire. Jouant des
        
        
          codes de la caricature et de la bande dessinée, un peu
        
        
          à la façon de Crumb ou d’Alain Séchas, le dessin de
        
        
          Virginie Loze est incisif et décapant. Anticipant depuis
        
        
          près de dix ans la mode actuell e du dessin mental,
        
        
          l’œuvre exigeante et sans concession de Virginie Loze
        
        
          est restée somme toute confidentielle, comme tapie
        
        
          dans l’ombre, en att ente. Récemment, ce travail a
        
        
          connu un développement au potentiel étonnant avec
        
        
          l’association de la vidéo au dessin.
        
        
          Le dessin d’Anne-Marie Schneider est plus de l’ordre
        
        
          de la réaction que de l’illustration. Extrait d’une pra-
        
        
          tique quasi quotidienne et automatique, à fleur de
        
        
          peau, son dessin porte la charge de ce qui la touche, la
        
        
          heurte. Le politique, le social, l’intime, la sexualité ou
        
        
          le rapport aux autres sont ramenés ainsi à l’essentiel,
        
        
          à une image de la chimie des relations humaines.
        
        
          Le trait du fusain sur l e papier, parfois rehaussé de
        
        
          couleurs, trace un lien entre les multiples couches
        
        
          de la réalité et celles, non moins complexes, de la
        
        
          perception et de l’imaginaire. Les sujets sont décontex-
        
        
          tualisés, comme détourés du décor, dans des scènes
        
        
          isolées aux cadrages serrés. Reste l’image d’un geste
        
        
          subjectif, dénué de t out ornement inutil e, de t out
        
        
          superflu. Ce travail procède d’ailleurs du mécanisme
        
        
          de la formation des images mentales, de cette cristalli-
        
        
          sation fugitive, à la fois précise et insaisissable.
        
        
          Anne-Marie Schneider.
        
        
          Au lit.
        
        
          2005.
        
        
          Virginie Loze.
        
        
          Sans titre.
        
        
          2005, crayon noir, 250 x 150 cm.