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(
artabsolument
)
no 13 • été 2005 page
33
l’avoir boudée pendant de nombreuses années. Pourquoi ce
revirement ?
Nils-Udo : Je l’ai abandonnée en 1972 pour me consacrer au
travail dans la nature. Si j’ai repris la peinture il y a à peu près
dix ans, c’est seulement depuis cette année qu’elle est deve-
nue aussi importante que mes installations dans la nature. La
peinture m’ouvre un champ d’action inépuisable tout comme
mon travail dans la nature. À mes yeux, c’est une discipline
qui restera toujours aussi importante quoi qu’on en dise.
Alexandra Fau : La photographie qui était jusqu’ici le véhicule
privilégié de votre œuvre aurait-elle montré ses limites ?
Nils-Udo : Chaque médium a ses limites. La photo m’aide à
communiquer avec le monde. Et ce ne sont pas seulement
des photos documentaires, j’en fais des œuvres d’art à part
entière. Seulement la peinture me permet de dire et de mon-
trer d’autres choses.
Alexandra Fau : Comment en êtes-vous arrivé à aborder la
thématique de la maison?
Nils-Udo : Je me souviens av oir utilisé le
terme de maison en créant mon tout pre-
mier nid dans les landes de Lüneburg
(1978). À l ’époque, j’av ais rédigé un petit
texte dans lequel je parle de la construction
d’une maison. J’avais réellement l’impres-
sion de me faire une maison.
Alexandra Fau : Vous dit es av oir empl oyé
volontairement le terme de maison?
Nils-Udo : C’était plutôt une mét aphore. Il
faut donner des noms aux choses c omme
on en donne aux enfants. Il m’arrive d’utili-
ser c ette mét aphore pour thématiser un
espace très concret, très précisément cadré
de la natur e. C’es t l e c as de
La maison
aquatique de la Mer du Nord
qui laisse la
possibilité au visit eur de c ontempler l es
marées. Le spectateur pouvait s’installer
sur l’îlot au milieu de la maison et observer
l’arrivée de la marée.
Nils-Udo.
Le regard dans la mare.
2004, huile sur toile, 90 x 155 cm.
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