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artabsolument
)
no 13 • été 2005 page
57
Michel Bohbot : Peut-on dire qu’il y a dans ces travaux, comme
dans le reste de votre œuvre, une influence de l’Afrique?
Jacques Bosser : J’ai vécu en Afrique une partie de mon
enfance, entre l’âge de trois et neuf ans, et l’on connaît l’im-
portance de la petit e enf ance dans l e dé veloppement de
l’adulte et les marques indélébiles qu’elle imprime chez cha-
cun de nous. J’y ai égal ement pas sé t outes l es gr andes
vacances jusqu’à l’âge de seize ans. Il y a sans aucun doute eu
influence sur ma personnalité, mes choix et mes orient a-
tions, mais sans que j’en sois totalement conscient. J’ai eu
très tôt une grande proximité avec les femmes africaines,
leur milieu, leur mentalité, leurs habitudes, leur peau et leur
parfum qui ne me sont en rien étrangers. J’ai été marqué par
l’Afrique, elle a occupé mon enfance, l’a envahie de peurs, de
joies et d’attirances. Elle a aussi formé mon imaginaire ; à une
période de ma vie, j’étais très habité, et même surchargé par
elle au niveau de l’inconscient ; cela a fini par me perturber et
après un travail sur le psychisme et sur le
corps, je m’en suis déchar gé et débarrassé.
Aujourd’hui je peux dire sereinement que j’en
suis délivré, mais qu’il me r este une grande
attirance vis-à-vis de ce continent, une cer-
taine tendresse nostalgique…
Michel Bohbot : Qu’est-ce qui diffère entre
un modèle africain et un modèle européen
par exemple ?
Jacques Bosser : J’ai commencé la phot o
avec des Africaines. Il y a chez ell es un rap-
port es thétique au c orps tr ès particulier.
J’étais assez proche d’elles, et entre nous les
rapports ét aient ludiques ; en Afrique l es
femmes sont beauc oup plus en harmonie
avec leur corps qu’ailleurs. À la réflexion,
Akao.
2002,
tirage
argentique,
pigments,
résine sur bois,
100 x 100 cm.
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