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Petros Efstathiadis
Poétique du bricolage
Depuis ses premiers portraits réalisés en 2008,
Petros Efstathiadis s’accommode de matériaux
pauvres et insolites pour donner forme à son
univers plastique. Les sculptures et costumes
qu’il confectionne puis photographie entre-
mêlent une profusion de textures, de sens, de
formes. Dans les entrepôts de son père agricul-
teur et de ses oncles, voire dans la décharge du
village, le Grec récupère toutes sortes d’objets
et les recycle dans de fantasques mises en
scène. Car la pratique de Petros Efstathiadis se
définit comme une science du bricolage, capable
de se débrouiller et de créer avec tout ce qui lui
tombe sous la main, pour «débrouiller » juste-
ment le chaos des rebuts. Le cadrage serré et
Preacher’s house.
2016, tirage pigmentaire, 110 x 82 cm.
Thunder.
2016, tirage pigmentaire, 110 x 82 cm.
PAR FRANÇOIS SALMERON
Lauréat du prix HSBC pour la photographie 2018,
Petros Efstathiadis (né en 1980) propose d’étranges
mises en scène qui s’enracinent dans les terres
de son village natal, Liparo, en Grèce balkanique.
Des portraits de ses proches, humbles paysans
qu’il transforme en chevaliers homériques. Et des
sculptures surréalistes, bricolées à partir d’objets
glanés dans les arrière-cours avoisinantes. Soit autant
de formes fictives et fantaisistes, dont la poésie
métaphorise – et critique– les crises actuelles.
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