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Marc Devade
«Les mille et une histoires
d’une vie de peintre
1
»
TEXTES CHOISIS ET COMMENTÉS PAR CAMILLE SAINT-JACQUES
Marc Devade (1943-1983) a occupé une position centrale dans l’une des
dernières avant-gardes françaises, participant au comité de rédaction
de la revue
Tel Quel
,
créant le groupe éphémère Support/Surface,
puis comme cofondateur et rédacteur de
Peinture Cahiers théoriques
.
Pour autant, son inscription dans le contexte très politique de Mai 68
et de ses suites rejoint son exigence singulière d’une réflexion sur
le statut de peintre, s’appuyant notamment sur un intérêt précoce
pour les enseignements des lettrés chinois. Parant à une lecture
par trop idéologique de son parcours et de son œuvre, le peintre
Camille Saint-Jacques– qui l’a rencontré à partir de 1981– propose d’y
revenir à partir d’une sélection de ses écrits et de ses paroles.
Sans titre.
1977, encre de chine sur toile, 220 x 170 cm.
Collection particulière.
/
AIMER
/
Les premières peintures de Marc Devade datent
de 1967. À cette époque il est déjà imprégné
de culture classique chinoise. C’est un lettré
qui pratique la peinture comme la poésie et
qui envisage l’art comme une « aventure », un
« voyage en chambre » davantage qu’une car-
rière. D’emblée, il se situe donc en marge du
modèle d’artiste en cours à la fin des années
1960 à Paris. Marginal, il le restera à bien des
égards alors même que, grâce à la revue
Tel
Quel
, au groupe Support/Surface puis à
Peinture
Cahiers théoriques
, la revue qu’il crée avec son
ami Louis Cane, il occupe rapidement une place
significative dans le milieu d’avant-garde pari-
sien. Mais que signifient au fond ces «quinze ans
Marc Devade. La peinture en excès
Espace Art Absolument, Paris
Prolongation jusqu’au 18 août
«Pourvu qu’il m’attende»
Mais le plus grand événement et le plus grand
voyage, ça a été la découverte de la peinture
chinoise ancienne vers 1961. Voyage en chambre
qui n’a cessé de se poursuivre depuis, de près ou
de loin, avec mes aventures picturales
2
.
Après quinze ans d’apprentissage de la peinture
et du milieu de l’art, à trente-cinq ans, je ne fais
que commencer à peindre contre le temps. Pourvu
qu’il m’attende
3
.
