Art Absolument N° 84 - juillet/août 2018 - Aperçu - page 27

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Clément Cogitore,
les nuits
d’un chasseur
ENTRETIEN AVEC EMMANUEL DAYDÉ
Vidéaste , c inéaste et ma intenant
dramaturge pour le Palais de Tokyo,
avant d’être candidat pour le prix Marcel
Duchamp et metteur en scène pour
l’Opéra de Paris, Clément Cogitore n’est
jamais là où on l’attend. Son pari de Pascal,
c’est de mettre en images, en formes et en
esprits ses terreurs aveugles, afin de les
propager dans la communion, la confusion
ou la transgression. Dans ses rituels de
mémoire collective, transfigurés par la
perméabilité des mondes, celui qui croyait
au ciel rencontre celui qui n’y croyait pas.
Cogitore ergo sum
.
Vue de l’exposition
Encore un jour banane
pour le poisson-rêve
,
Palais de Tokyo, 2018.
Karen Grigorian
(La Maison du Pli).
Léviathan
. 2018, feuilles
de carton kraft et tissus.
/
AIMER
/
EMMANUEL DAYDÉ
Comme vous êtes issu du Studio
national des arts contemporains du Fresnoy
(même si vous êtes passé auparavant par les
Arts déco de Strasbourg), on a d’abord assimilé
votre pratique à une sorte de tableau-vidéo, à
mi-cheminentre cinémaet art contemporain. On
vous a ensuite découvert metteur en scène avec
Les Indes galantes
de Rameau pour la 3
e
Scène
de l’Opéra national de Paris et on vous retrouve
aujourd’hui en dramaturge d’une exposition sur
l’enfance au Palais de Tokyo. Croyez-vous tant
à la pluralité des mondes qu’il vous faille cher-
cher à la mettre en scène – et en Cène?
CLÉMENT COGITORE
En France, on a tendance à penser
qu’il n’y a rien de neuf qui se crée sans faire table
rase du passé. C’est une illusion. Ma génération
questionne la nécessité du récit. Je dis souvent
Encore un jour banane pour le poisson-rêve.
Palais de Tokyo, Paris. Jusqu’au 9 septembre 2018
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