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          En juin 1888, Vincent Van Gogh se souvient,
        
        
          écrit-il alors à son frère Théo, que, selon
        
        
          un certain Portier, « les Cézanne qu’il avait
        
        
          avaient l’air de rien du tout, vus seuls, mais
        
        
          que rapprochés d’autres toiles, cela enfon-
        
        
          çait les couleurs des autres ». Cézanne,
        
        
          dans le regard des peintres, n’a pas fini
        
        
          d’«enfoncer » les autres…
        
        
          reconnaissance et de bien vouloir en faire
        
        
          part aux artistes qui se sont groupés autour
        
        
          de vous en cette circonstance. » Ainsi
        
        
          Maurice Denis, qui est le nabi aux belles
        
        
          icônes, rassemble autour de lui Bonnard,
        
        
          surnommé le nabi très japonard, Vuillard,
        
        
          le nabi zouave, et Odilon Redon qui, s’il a
        
        
          été présent à la dernière exposition impres-
        
        
          sionniste de 1886, est qualifié de symbo-
        
        
          liste. D’emblée, l’influence de Cézanne,
        
        
          est loin de ne concerner que tel ou tel seul
        
        
          mouvement, tel ou tel « -isme».
        
        
          
            Les Pêcheurs – Journée de juillet.
          
        
        
          Vers 1875, huile sur toile, 54,5 x 81,5 cm.
        
        
          The Metropolitan Museum of Art, New York.