Revue Art Absolument N°78 – juillet-août 2017 - Aperçu - page 13

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chorégraphies pour marionnettes de Gisèle
Vienne plutôt que la danse philosophique de
Tino Sehgal, le sombre rituel d’Anne Imhof
n’en suscite pas moins l’apparition d’une
nouvelle forme narrative, où le spectateur
deviendrait le producteur d’un sens incer-
tain. Rassemblant sous son drapeau pirate
une Biennale des nations plus préoccupée
de foi que de joie, la jeune Allemande, avec
son armée des ombres faustienne évoluant
durant un temps donné dans un espace com-
posé, introduit une traversée du temps et une
immersion dans l’espace, tout en convoquant
une certaine forme de narration réinventée.
On retrouvait déjà cette notionde temporalité,
marchent les visiteurs, évoluant dans les
airs avec des harnais ou se juchant sur des
plates-formes devant des miroirs. Enserrés
derrière des grilles demétal, gardiennés par
des dobermans, s’affairant autour de chaînes,
d’éviers et de tuyaux au son de riffs de rock
around the bunker
, ces corps fantomatiques
cassés et piétinés par nous-mêmes, «sur le
point de se transformer en images consom-
mables et qui aspirent à devenir de la mar-
chandise digitale » (dixit la commissaire,
Suzanne Pfeffer), hantent un nouvel espace
vidé plus que vide : celui de la dictature de
la transparence qu’imposent les réseaux
(a)sociaux. Rejoignant la magie noire des
Lisa Reihana.
In Pursuit of Venus [infected]
– Pavillon de la Nouvelle-Zélande.
2015–17, vidéo ultra HD monocanal, couleur, son, 64’. Courtesy de l’artiste et de la Nouvelle-Zélande à Venise.
DOSSIER
VENISE
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