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          chorégraphies pour marionnettes de Gisèle
        
        
          Vienne plutôt que la danse philosophique de
        
        
          Tino Sehgal, le sombre rituel d’Anne Imhof
        
        
          n’en suscite pas moins l’apparition d’une
        
        
          nouvelle forme narrative, où le spectateur
        
        
          deviendrait le producteur d’un sens incer-
        
        
          tain. Rassemblant sous son drapeau pirate
        
        
          une Biennale des nations plus préoccupée
        
        
          de foi que de joie, la jeune Allemande, avec
        
        
          son armée des ombres faustienne évoluant
        
        
          durant un temps donné dans un espace com-
        
        
          posé, introduit une traversée du temps et une
        
        
          immersion dans l’espace, tout en convoquant
        
        
          une certaine forme de narration réinventée.
        
        
          On retrouvait déjà cette notionde temporalité,
        
        
          marchent les visiteurs, évoluant dans les
        
        
          airs avec des harnais ou se juchant sur des
        
        
          plates-formes devant des miroirs. Enserrés
        
        
          derrière des grilles demétal, gardiennés par
        
        
          des dobermans, s’affairant autour de chaînes,
        
        
          d’éviers et de tuyaux au son de riffs de rock
        
        
          
            around the bunker
          
        
        
          , ces corps fantomatiques
        
        
          cassés et piétinés par nous-mêmes, «sur le
        
        
          point de se transformer en images consom-
        
        
          mables et qui aspirent à devenir de la mar-
        
        
          chandise digitale » (dixit la commissaire,
        
        
          Suzanne Pfeffer), hantent un nouvel espace
        
        
          vidé plus que vide : celui de la dictature de
        
        
          la transparence qu’imposent les réseaux
        
        
          (a)sociaux. Rejoignant la magie noire des
        
        
          Lisa Reihana.
        
        
          
            In Pursuit of Venus [infected]
          
        
        
          – Pavillon de la Nouvelle-Zélande.
        
        
          2015–17, vidéo ultra HD monocanal, couleur, son, 64’. Courtesy de l’artiste et de la Nouvelle-Zélande à Venise.
        
        
          DOSSIER
        
        
          
            VENISE