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(
artabsolument
)
no 3 • hiver 2003 page
21
Maïten Bouisset : Dans les années 1969/70
certaines de vos œuvres, comme
Grand Prix
,
atteignent des dimensions impression-
nantes qui marquent une véritable mise à
distance de ce pneu, désormais seul motif de
votre pratique. En particulier, lors de votre
exposition à la galerie Rive Droite, en l97O
puis à la Biennale de Paris, l'année suivante,
vous présentez un pneu hors norme, ainsi
qu'une immense trace au sol. Comment
analysez-vous, avec le recul tu temps, ce
désir d'outrepasser de façon monumentale
le cadre du tableau ?
Peter Stämpfli : Il est certain qu'en obtenant
des agrandissements très importants, j'étais
tenté par le désir de faire oublier qu'il s'agis-
sait d'un pneu de voiture. J'obtenais une autre
présence des choses. Mon intérêt se dépla-
çait vers ces structures qui sont au cœur
même du tableau et cela au détriment de la
forme réelle de l'objet. Par ailleurs, j'éprou-
vais également le besoin de dématérialiser
cette image d'un objet que j'avais déjà beau-
coup représenté. Il y a eu le pneu sur fond
blanc puis l'objet découpé dans sa forme, et
lorsqu'il s'est agi d'aller plus loin, j'ai eu envie
d'exploiter le négatif du positif, c'est-à-dire
cette trace, cette empreinte, réalisée en séri-
graphie qui faisait 40 mètres de long. À partir
de là, il est évident que le pneu lui-même
commence à perdre de son importance
puisque peu à peu il va disparaître en tant que
tel, et il est exact que cet événement qui a
consisté à dire : j'ajoute le négatif au positif et
j'exploite le négatif marque une véritable rup-
ture dans mon travail. Laisser l'objet de côté
et exploiter les possibilités offertes par
l'usage d'un négatif surdimensionné m'ou-
vrait de nouvelles perspectives et en particu-
lier une confrontation avec l'architecture. Le
mur pignon que j'ai réalisé en l982 pour le
journal
Tagesanziger
à Zurich s'inscrit dans
la suite logique de cette nouvelle pratique. Il
s'agissait, en effet, d'animer par des formes
et structures simples un mur de 27 mètres de
haut. Le pneu a disparu, il n'y a plus qu'une
empreinte blanche sur un fond vert.
Maïten Bouisset : On pourrait également
évoquer la pièce réalisée en 1973,
M 3O1
N° 3
, où seule demeure une trace qui s'en-
castre dans un mur.
Communication,
1990
Relief mural
en acier chromé
nickelé
765 x 640 x 60 cm
Musée des
Communications
Berne
(En présence
de l’artiste)
Diagonal
1978
Mine de plomb
sur papier
157 x 108 cm
Centre
Georges-Pompidou
MNAM de Paris
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