1492 : Christophe Colomb pose pour la
première fois le pied sur une plage des
Antilles, faisant découvrir l’Amérique à
l’Occident. Au même moment, les
armées des rois catholiques envahis-
sent Grenade et chassent le dernier roi
maure d’Espagne. Pourtant, en cette
fin du XV
e
siècle, l’axe du monde est
toujours orienté à l’est, où l’empire
turc menace de devenir universel.
Cette même année 1492, à Venise,
Gentile Bellini, revenu depuis long-
Venise et l’Orient
à l’Institut du Monde Arabe
>
Exposition
temps déjà d’un séjour de plus d’un an dans
Constantinople – devenue Istanbul –, intègre la puis-
sante et glorieuse
Scuola Grande di San Marco
. Pour
marquer son entrée en tant que
gardian da matin
dans
la confrérie, il propose à la
Scuola
un cycle complet sur
la vie de saint Marc à Alexandrie, première évocation
grandiose de l’Islam en peinture par un chrétien.
Chef-d’œuvre absolu de la première Renaissance
vénitienne,
La prédication de saint Marc à Alexandrie
,
ample panoramique de sept mètres soixante-dix sur
quatre mètres cinquante, aujourd’hui conservée par le
Par Emmanuel Daydé
Alors que la Renaissance italienne invente l’art classique en tournant les yeux vers l’antiquité romaine, Venise
crée l’orientalisme en peinture et dans la cité, au contact des Ottomans et des Mamelouks. De ce songe véni-
tien, témoigne l’art en turban des Bellini et de Carpaccio, qu’évoque avec brio l’exposition
Venise et l’Orient
à l’Institut du Monde arabe (3 octobre 2006 – 18 février 2007).
Venise et l’Orient
, Institut du Monde arabe, du 3 octobre 2006 au 18 février 2007
| ACTU |
Giovanni Bellini.
La prédication de saint Marc à Alexandrie.
(Détail)