Art Absolument 87 - janvier/avril 2019 - aperçu - page 18

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« blouse roumaine ». Soit deux circulations :
d’un côté la filiation surréaliste (en attendant
la venue du lettriste Isidore Isou) et de l’autre
les motifs picturaux «paysans» (encore et tou-
jours) échangés entre les deux peintres. Sans
compter la fameuse
Colonne sans fin
(1918-1938)
de Brâncusi qui elle aussi reprenait un motif
traditionnel roumain. Comme quoi, ce rapport
au canon populaire n’est pas neuf. À croire que
les traditions ont la peau plus dure à l’ombre
des Carpates. Pour preuve, le dadaïsme de Dan
Pervoschi et de ses dessins corrodant avec aci-
dité l’actualité politique. À travers le temps ou
la géographie, esthétiques ou faites de mots, les
grammaires se propagent donc au risque (heu-
reux) de la réinterprétation jusqu’à la fusion.
Comment mieux dire ces passages que par la
dissémination des « barres de bois ronds » de
Cadere dispersées entre les œuvres des collec-
tions permanentes. Présences à la polychromie
mathématique, surgissant avec discrétion là où
ne les attendait pas. Pas d’espaces réservés en
somme, mais des parcours éclatés et une conta-
mination qui vaut métaphore.
Ciprian Muresan
Leap into the void, after three seconds.
2004, tirage noir et blanc, 70 x 100 cm.
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