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APPARUSURLASCÈNEARTISTIQUE ILYASEULEMENTQUELQUESANNÉES, LETRAVAIL
DE MASSINISSA SELMANI A TRÈS VITE RETENU L’ATTENTION. LE CÔTÉ ÉNIGMATIQUE
QU’IL OFFRE À VOIR, À L’ÉCART DE TOUTE PERCEPTIONNARRATIVE RATIONNELLE, NE
PEUT LAISSER LE REGARD INDIFFÉRENT. MIEUX : IL L’INTERPELLE, L’INTERROGE, LE
BOUSCULE DANS SES ATTENDUS ET SES HABITUDES. FONDÉ SUR UNE PRATIQUE DU
DESSINQU’IL A CHOISI DE FAIRE ÉCLATER POUR L’ENRICHIR DE TOUS LES POSSIBLES
MATÉRIELS ET PROTOCOLAIRES, L’ART DE SELMANI EST REQUIS PARUNE SINGULIÈRE
RÉFLEXION SUR LE MONDE. RENCONTRE.
PHILIPPE PIGUET
Si l’envie de dessiner s’est imposée à
vous depuis votre plus jeune âge, vous ne cessez
d’en interroger la nature propre pour envisager
l’acte même du dessin dans tous ses possibles à
l’appui de toutes sortes de protocoles et de maté-
rialités. À propos de dessin, les définitions fusent
et tout un chacun a la sienne. Quelle est la vôtre ?
Au travail, je suis toujours dans une sorte de per-
manente manipulation de tous les moyens possibles
parce que rien ne m’intéresse plus que la recherche.
Dès lors que j’ai trouvé la solution d’un problème, et
cela peut me prendre parfois beaucoup de temps,
j’ai toujours hâte de passer à l’étape suivante. En
fait, je suis quelqu’un qui s’ennuie très vite ; le
dessin me permet d’être constamment en éveil.
MASSINISSA SELMANI
Pour moi, le dessin, c’est d’abord et
avant tout une fonction documentaire. La première
forme documentaire. Comme un relevé. C’est un
mode qui n’est pas figé et qui permet plein d’ex-
périences. Un médium qui a une qualité majeure,
sa légèreté, et qui offre à celui qui le pratique un
champ d’expérimentation et de réflexion sans fin.
MASSINISSA
SELMANI,
LE BIZARRE,
L’ÉTRANGE
ET L’INCONGRU
ENTRETIEN AVEC PHILIPPE PIGUET
MASSINISSA SELMANI.
CE QUI COULE N’A PAS DE FIN
PALAIS DE TOKYO, PARIS
DU 16 FÉVRIER AU 13 MAI 2018
HISTOIRES GRAPHIQUES