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buildings qui provoquent le vertige, la vitesse des
engins, le bruit des moteurs, les secousses des che-
vaux au galop et même le sifflement des balles qui
effleurent notre reporter à bout de souffle.
rière de son auteur. Et pourtant, ce n’est pas faire
injure à l’œuvre d’Hergé que de la réduire à Tintin.
Georges Remi aura créé avec lui un héros popu-
laire tellement ancré dans l’imaginaire collectif
qu’il aura su à la fois offrir à la bande dessinée son
statut d’art à part entière et montrer que l’hori-
zon de cette discipline se déploie bien au-delà du
simple
comic strip
. D’ailleurs, le petit journaliste
n’écrit jamais aucun article, trop occupé à affronter
les nombreux Goliath qui se dressent devant lui à
chaque page. Ce brave héros convaincu d’œuvrer
pour le bien traduit l’enthousiasme d’Hergé face
à l’accélération de son époque. Tout y est : les
Quelques années après avoir réalisé un monument
du genre avec son ouvrage
Black Hole
, Charles
Burns s’aventure dans le monde de la couleur avec
Toxic
et flirte sur certaines planches avec la « ligne
claire » pour mieux s’emparer d’un petit bout
d’Hergé. « J’ai découvert Tintin avant Batman »,
résume l’Américain : dans sa spectaculaire trilo-
gie (
Toxic
,
La Ruche
,
Calavera
), son antihéros aux
Charles Burns.
Page intérieure de l’album
Toxic.
2012, éd. Cornelius.
