Représenter le sacré
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Dossier
Chagall, Soulages, Benzaken... Le Vitrail contemporain
Cité de l’architecture et du patrimoine – Palais de Chaillot, Paris
Du 20 mai au 21 septembre 2015
Par Marine Robin
prismedes lumières célestes
En se focalisant sur le cas français où les vitraux sont concentrés dans les édifices
catholiques, la Cité de l’architecture et du patrimoine revient sur les évolutions
récentes d’une technique millénaire, associée au fait religieux en France depuis
l’avènement de l’architecture romane au XII
e
siècle. Dans un contexte large-
ment sécularisé, les promoteurs contemporains de l’art du vitrail ont cherché
les moyens de sa mue esthétique par l’entrée de créateurs profanes au sein de
l’espace sacré. Don du ciel ?
L’après-guerre marque un tournant déci-
sif pour le patrimoine sacré et l’histoire du
vitrail. À l’origine de ces transformations,
les dommages causés par les deux guerres
mondiales exigent la création de nouveaux
vitraux. Soutenues et relayées par le père
dominicain Marie-Alain Couturier – plei-
nement investi dans l’affirmation de pos-
sibles liens entre liturgie catholique et
beauté moderne – au sein de la revue
Art
sacré
notamment, commandes publiques
et privées permettent la réhabilitation
ou la création de sites religieux tout en y
intégrant des problématiques directement
contemporaines. Dès lors que certains
membres du clergé répondent à l’appel
de la modernité, une première rupture
s’opère, celle de l’ouverture au profane :
« Nous pensons que pour provoquer cette
renaissance, cette résurrection, il est plus
sûr de s’adresser à des génies sans la foi
qu’à des croyants sans talent », explicite
Marie-Alain Couturier en 1950. Non sans
provoquer des résistances, comme en
témoigne « la querelle de l’art sacré »
consécutive à la réalisation du programme
Le vitrail contemporain,
Roger Bissière.
Étude d’un vitrail pour la cathédrale de Metz.
