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exposition
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Pour cette grande exposition sur leMaroc,
Jack Lang vous a-t-il commandé un état
objectif de l’art au Maroc, ou avez-vous
adopté une méthodologie qui était déjà
celle des «Magiciens de la Terre» (visite
d’ateliers, collecte, recherche d’artistes
inconnus) ?
Il s’agit effectivement d’un état - et plutôt
d’une vision - de l’art vivant marocain dans
son ensemble, et non pas uniquement de
ce qu’il est convenu d’appeler les «artistes
émergents». L’objectivité n’est pas de mise
dans un tel projet.
Cette méthodologie dont vous parlez
devrait être celle qui guide la plupart des
curateurs. Mais on sait qu’Internet, les
consensus établis au fil des expositions
internationales et la nécessaire rapidité
de décision ne la favorisent pas. C’est pour
cela que nous avons traversé le Maroc à la
rencontre des œuvres.
Cette manière de ne pas tomber dans le
piège du conventionnel et d’aller question-
ner le terrain est une philosophie critique
qui refuse d’accepter les idées reçues. Il
se trouve que nous nous sommes retrou-
vés autour de cette vision. Nous avons
toujours fonctionné de la sorte. Quels que
soient les influences des «Magiciens de
la Terre » nous partageons des positions
esthétiques communes.
L’exposition s’adresse à plusieurs publics :
celui de l’art contemporain, la diaspora
marocaine de France mais aussi des gens
qui ne connaissent pas leMaroc. Comment
intéresser une audience aussi large?
Vous oubliez un autre public : l’interna-
tional. « Maroc contemporain » a la pré-
tention de s’adresser à un public mondial
qui visite Paris et suit l’information à
travers les médias. Elle s’adresse donc
au public le plus large, sans pour autant
faire des concessions sur l’exigence et la
radicalité artistiques. Des enjeux clairs,
des œuvres visuellement fortes et des
fiches pédagogiques permettront à tous
ceux qui en auront la curiosité d’y trouver
plaisir et intérêt. Un effort particulier est
fourni pour attirer un public non averti, en
particulier d’origine maghrébine, via les
réseaux sociaux. L’espoir est que le jeune
Moulim El Aroussi.
Mohamed Métalsi. © J.Y.
Jean-Hubert Martin.
Photo Gabriel Soussan.
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