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            Dossier
          
        
        
          L’expérience du dessin
        
        
          Par Vincent Quéau
        
        
          
            Raphaël, Titien, Michel-Ange.
          
        
        
          
            Dessins italiens du Städel Museum de Francfort (1430-1600)
          
        
        
          Fondation Custodia, Paris. Du 21 mars au 21 juin 2015
        
        
          Commissariat : Joachim Jacoby et Ger Luijten
        
        
          Pour fêter deux cents ans de conservation heureuse, le Städel Museum fait pleuvoir
        
        
          sur la Fondation Custodia quatre-vingt-dix feuilles de la meilleure Renaissance.
        
        
          Largesse, délectation, plaisir : telle une belle floraison de printemps…
        
        
          À Francfort, dans la seconde moitié du
        
        
          XVIII
        
        
          e
        
        
          siècle, Johann Städel amasse une
        
        
          fortune si considérable dans le trafic
        
        
          d’épices et la Grande Banque qu’il s’en
        
        
          échappe par la collection. Philanthrope
        
        
          dans le ton du siècle des Lumières et ami
        
        
          de Goethe, il ouvre sa galerie au public en
        
        
          1815 avant de s’éteindre dans la foulée.
        
        
          Les conservateurs successifs vont s’atta-
        
        
          cher, durant deux siècles, à augmenter le
        
        
          prodige de ce nucléus jusqu’à propulser
        
        
          l’institution parmi les plus prestigieuses
        
        
          du monde. Peinture, sculpture, objets d’art
        
        
          s’y bousculent à côté d’un cabinet rassem-
        
        
          blant quelque cent mille dessins des plus
        
        
          grands maîtres.
        
        
          Échoué par-delà les monts
        
        
          Dans la première moitié du XIX
        
        
          e
        
        
          siècle,
        
        
          l’ordonnateur de cet herbier d’art, Johann
        
        
          David Passavent, l’étoffe à ce goût post-
        
        
          davidien acquis à l’esthétique développée
        
        
          par les titans des Renaissances de l’Ita-
        
        
          lie du Nord ; Florence, Venise, Rome s’y
        
        
          visitent dans un grand tour ne négligeant
        
        
          aucun centre secondaire. Cependant, dans
        
        
          la qualité de haut vol de cette sélection
        
        
          italienne, le temps se trouve borné entre
        
        
          les artistes d’influence toujours gothique
        
        
          et les dessinateurs du Cinquecento triom-
        
        
          phant. Ainsi, ces
        
        
          
            Quatre Saints
          
        
        
          de l’atelier
        
        
          de Pisanello où la ferveur retrouvée pour
        
        
          l’antique ne se manifeste qu’impercep-
        
        
          tiblement – souffle d’encre brune sur
        
        
          l’ivoire d’un vélin que le temps tente de
        
        
          fondre dans des teintes d’un jaune inouï –
        
        
          Arabesques figuratives duStädel Museum
        
        
          Le trait italien,
        
        
          dessins de laRenaissance auBaroque
        
        
          
            Le Baroque à Florence
          
        
        
          Cabinet des dessins Jean Bonna. École nationale
        
        
          des beaux-arts de Paris. Du 27 janvier au 17 avril 2015
        
        
          Commissariat : Emmanuelle Brugerolles