 
          L’expérience du dessin
        
        
          
            55
          
        
        
          
            Dossier
          
        
        
          
            Inselberg.
          
        
        
          2015, collage de gravures, 30 x 40 cm. Courtesy galerie de Roussan, Paris.
        
        
          occupe de théories de représentation de
        
        
          l’espace, mon rapport à mon travail passe
        
        
          largement par une approche sensible : je
        
        
          compose mes pièces par assemblage, de
        
        
          proche en proche, en travaillant simulta-
        
        
          nément depuis plusieurs points de départ
        
        
          sur le même support, ou sur plusieurs sup-
        
        
          ports à la fois. » C’est donc en introduisant
        
        
          des rapports immédiats entre ses motifs
        
        
          qu’elle échafaude son œuvre. En ordonnant
        
        
          l’espace ainsi, en proposant d’un seul tenant
        
        
          des points de vue inconciliables, Claire
        
        
          Trotignon assemble sur le mode de la ful-
        
        
          gurance romantique les «morceaux brisés»
        
        
          d’une histoire de la représentation.
        
        
          Claire Trotignon est née en 1983 à La Rochelle.
        
        
          Vit et travaille à Paris. Représentée par la galerie
        
        
          de Roussan, Paris et Bernard Chauveau éditeur, Suresnes.
        
        
          
            ACTU
          
        
        
          Let’s Build a Home.
        
        
          Galerie de Roussan, Paris
        
        
          Du 14 mars au 2 mai 2015
        
        
          Galerie de Roussan/Drawing Now 2015, Carreau du Temple, Paris
        
        
          Du 25 au 29 mars 2015
        
        
          Bernard Chauveau éditeur & Le Néant éditeur/Art Paris Art Fair,
        
        
          Grand Palais, Paris. Du 26 au 29 mars 2015
        
        
          proche de celui des toiles de Jouy. Ce faux
        
        
          patron et vrai
        
        
          
            pattern
          
        
        
          célibataire, intitulé
        
        
          
            Les Surfaces reposantes
          
        
        
          , est destiné à revê-
        
        
          tir, une fois tiré en sérigraphie et rehaussé
        
        
          à l’aquarelle, les plateaux amovibles d’une
        
        
          table de jeu, dont les différentes positions –
        
        
          à plat ou à la verticale – rendront possible
        
        
          une vue fragmentée.
        
        
          De fait, chez Claire Trotignon, le regard
        
        
          oscille toujours entre la recombinaison
        
        
          d’un espace unifié et une vue par le détail,
        
        
          qui s’attache à décrire chacun de ses élé-
        
        
          ments morcelés, comme des échantillons
        
        
          autonomes. Au sein d’une même œuvre, les
        
        
          contradictions concourent à cet étonnement :
        
        
          les changements d’échelles d’une part,
        
        
          mais également la disparité des sources, et
        
        
          jusqu’à la diversité des techniques – collage,
        
        
          dessin, sérigraphie, parfois transformation
        
        
          du lieu dans lequel la pièce est montrée,
        
        
          engageant alors l’espace du spectateur. En
        
        
          conséquence, telle architecture y apparaît
        
        
          simultanément «naturalisée» et produit de
        
        
          la main de l’artiste, construction s’opposant
        
        
          au passage du temps et ruine en devenir.
        
        
          Telle série de lignes hachurées condense
        
        
          représentation d’une nuée et motif décoratif.
        
        
          Cette approche combinatoire, ce balance-
        
        
          ment incessant entre la partie et le tout,
        
        
          trouve sa source dans la manière dont elle
        
        
          dirige sa pratique : «Bien que je me pré-