 
          Une visite à la Documenta et tout a basculé. C’était dans les années 1960 : elle faisait une
        
        
          peinture façon minimalisme formaliste quand elle a découvert qu’il y avait bien d’autres voies
        
        
          possibles. Depuis lors, Tania Mouraud n’a jamais cessé d’expérimenter, d’être dans un prin-
        
        
          cipe de recherche permanente sans qu’on lui reconnaisse toujours d’avoir agi en pionnière.
        
        
          Après quarante ans de créations tous azimuts – environnements, écritures, photos, vidéos,
        
        
          etc. –, son œuvre s’avère incontournable. Ce qu’elle évoque, ce qu’elle suscite, ce qu’elle
        
        
          suggère relève d’une esthétique adossée à tous les combats de la pensée humaine. Qu’elle
        
        
          nous invite à la méditation, qu’elle nous interpelle d’une phrase à déchiffrer, qu’elle nous
        
        
          interroge sur l’état du monde, la démarche de Tania Mouraud remet en cause nos habitudes
        
        
          perceptuelles, conceptuelles et sensibles. S’offrant à voir dans l’étendue de sa diversité plas-
        
        
          tique, son œuvre détermine une forme de poétique au monde, altruiste, prospective et radicale
        
        
          qu’aucune concession n’a jamais déviée. Une œuvre manifeste. Des formules lapidaires. Une
        
        
          artiste cash. « Une saltimbanque », se plaît-elle à dire. Paroles.