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Dossier
La résistance des images
Entretien entre Laurence Bertrand Dorléac
et Pascale Lismonde
Les Désastres de la guerre, 1800-2014
Louvre-Lens. Du 28 mai au 6 octobre 2014
Commissariat : Laurence Bertrand Dorléac ; Marie-Laure Bernadac pour l’art
contemporain et Dominique de Font-Réaulx pour la photographie
ou«les artistes dans le vent
violent de l’histoire»
Entrer dans l’année 2014 a pu faire frémir. Soit
« l’année de la commémoration d’un désastre
qui nous touche tous, d’une manière ou d’une
autre », rappelait Antoine Compagnon lors
de son séminaire inaugural au Collège de
France. Jusqu’au XVIII
e
siècle, la guerre et ses
représentations sont héroïques, glorieuses,
sacrées, même si des philosophes comme
Voltaire vitupèrent contre ces « boucheries
héroïques ». Pourquoi a-t-on peu à peu glissé
vers le désenchantement et l’horreur des
massacres ? Pourquoi les guerres napoléo-
niennes ont-elles eu raison de la représen-
tation héroïque de la guerre ? Comment les
artistes ont-ils fait évoluer notre image de la
guerre et notre sensibilité ? Au Louvre-Lens,
l’exposition
Les Désastres de la guerre
pro-
pose un fascinant parcours de deux siècles
de conflits à partir de leur représentation par
quelque 200 artistes dont Goya, Géricault, Dix,
Léger, Gromaire, Picasso, Richter, Villeglé,
Erró, Combas, Pei-Ming ou Lebel.
LesDésastres de la guerre
Felix Nussbaum.
Peur (Autoportrait avec sa nièce Marianne).
1941, huile sur toile, 51 x 39,5 cm. Felix Nussbaum Haus, Osnabrück.