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les fait exister.
Constellation de la douleur
,
les neuf figures
qui marquent l’espace extérieur du Musée de la Caverne
du Dragon (2007, Oulches-la-Vallée-Foulon dans l’Aisne)
appartiennent à ceLandart européenqui nepeut évidem-
ment tutoyer les grands déserts de l’espace américain
comme l’ont fait Robert Smithson ouMichaelHeizer, mais
porte, dans samanière de ponctuer le lieu et de le signer,
dans sa façon de construire un espace naturel et de dialo-
guer avec la nature, une poésie toute singulière. Sculpter
un site en y installant des formes dressées, peu d’artistes
ont poursuivi la voie initiée par Brancusi : Dodeigne a par-
fois réussi ce pari avec ses groupes de figures assem-
blées –
Groupe de dix
,
1970, Fondation Septentrion,
Marcq-en-Barœul – et Christian Lapie relève à son tour ce
défi, qui est à la fois d’ordre esthétique et humain. Trouver
le site, ouvrir l’espace en y inscrivant des figures levées,
répondre à une invitation et inviter, soi-même, à creuser
l’espace qui accueille lesœuvres.
Caverne du Dragon museum (2007, Oulches-la-Vallée-
Foulon in the Aisne department of Picardy) belongs to
this European Land Art: it obviously cannot claim, like the
works of Robert Smithson or Michael Heizer, to be on a par
with the great deserts of American space, but it conveys a
highly singular poetry in the way it punctuates and signs
space, constructs natural space and enters into dialogue
with nature. Few artists have followed in Brancusi’s
pioneering footsteps to sculpt a site by installing standing
figures within it: Dodeigne has sometimes successfully
opted for this approach with his groups of assembled
figures –
Groupe de dix
[Group of Ten]
,
1970, at the
Fondation Septentrion, Marcq-en-Barœul – and Christian
Lapie has in turn taken up the aesthetic as well as human
challenge. It entails finding the site, opening up the space
by inscribing raised figures within it, responding to an
invitation and inviting oneself to delve deep into the site
that will receive these works.
À gauche en haut : Constantin Brancusi.
La Porte du Baiser.
1938, ensemble sculptural de Târgu Jiu, Roumanie.
À gauche en bas : Photo-souvenir, Daniel Buren.
Diagonale pour un lieu
(détail). 1996-97, travail
in situ
permanent.Technische Universität, Munich, Allemagne.
Ci-dessus :
Les heures tombent.
2015, 7 figures en chêne traité, 620 x 300 x 200 cm. 4
e
Biennale de Sculpture, Propriété Caillebotte, Yerres, Essonne, France, 2016.