50
la fois contrôlés et improvisés, se fait jour quelque chose
de nouveau : «Tailler ne suffit pas, il faut sculpter », la
fabrication manuelle et matérielle prépare l’ouverture
vers une création proprement sculpturale, qui n’existera
que dans un ensemble de figures dressées, précisément
assemblées et composées face à l’immense espace du
ciel et en réponse à un lieu précis, à un environnement
humain et esthétique singulier. Christian Lapie est moins
à mes yeux un homme de la taille du bois, comme le
furent dans les avant-gardes historiques Gauguin,
Picasso, Zadkine et bien d’autres, que l’inventeur d’un
espace sculpté, dont la forme matérielle du bois n’est
qu’une simple composante.
Et je songe surtout, en voyant ses compositions, au
Monument de Târgu Jiu
de Brancusi, qui déploie en
Roumanie la
Table du silence
, la
Porte du Baiser
et la
Colonne sans fin
en un vaste parc qui est sculptural dans
son espacemême, dans levide qui entoure les formes et
newcame to light: “Cutting is not enough, one has to sculpt.”
This manual and material fabrication process cleared a
path opening onto truly sculptural creation, that was to
exist only in a set of standing figures, precisely assembled
and composed, facing the immense space of the sky, in
response to a particular place, a singular human and
aesthetic environment. I see Christian Lapie not so much
as a wood sculptor, like Gauguin, Picasso, Zadkine and
many others in the historic avant-garde, as the inventor of
a sculptured space, of which the material form of wood is
only one component.
When I look at his compositions, I think above all of
Brancusi’s
Sculptural Ensemble at Târgu Jiu
in Romania,
the
Table of silence
, the
Gate of the Kiss
and the
Infinity
Column
set in a huge park that is sculptural in its very
space, in the emptiness that surrounds the forms and
brings them to life. Christian Lapie’s
Constellation of
Pain,
the nine figures that mark the space outside the La