Art Absolument 80 - Novembre/Décembre 2017 - Aperçu - page 16

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CÉSAR…
César. La rétrospective
Centre Pompidou, Paris
Du 13 décembre 2017 au 26 mars 2018
Commissariat : Bernard Blistène
L’homme
Petit de taille mais trapu, le visage rond
des débuts envahi avec le temps par une
barbe dense et serrée, le crâne petit à petit
dégarni, il finit par avoir la tête d’un phi-
losophe grec taillé dans le marbre pour
l’éternité. En fait, César était un bonhomme
plein d’allant dont l’accent n’avait pas perdu
la moindre note. Ceux qui l’ont connu se
souviennent surtout d’un homme affable,
d’une grande simplicité, à la faconde inta-
rissable et au regardmalicieux derrière ses
lunettes en demi-lune, fortement cerclées.
Un être d’une grande sensibilité qui, s’il
aimait et savait amuser la galerie, n’en avait
pas moins en lui quelque chose de profon-
dément grave. À l’écho d’une œuvre qui
selon Catherine Millet conjuguait l’humour
et le tragique. «Autant tout le bestiaire de
ses débuts est drôle, dit-elle, autant sa
figure humaine sortie tout droit des corps
de Pompéi est dramatique. » En fait, il était
impossible de distinguer l’homme de l’ar-
tiste tant, chez lui, comme il en est toujours
des plus grands, vie et œuvre ne font qu’un.
L’homo faber
Si, au seul nom de César, surgit l’image
d’une compression, sinon d’un trophée,
on n’a pas toujours à l’esprit la mesure de
l’incroyable succès que l’artiste a rencon-
tré dans les années 1950 avec ses sculp-
tures métalliques soudées. De cette forme
d’art – dont il n’a jamais caché la dette
qu’il en avait ni à l’égard de son inventeur,
Julio González, ni à celle de son mentor,
Germaine Richier –, César s’est en effet
imposé comme un maître absolu. Où il fit
CENTRE POMPIDOU
César et le
Sein
à la fonderie Schneider
de Montchanin, 1967.
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