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AI WEIWEI,
ARTISTE TOTAL?
Ai Weiwei. D’ailleurs c’est toujours les autres
Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne
Du 22 septembre 2017 au 28 janvier 2018
Commissaire : Bernard Fibicher
Une immense photo d’Ai Weiwei à longue barbe
confucéenne, les mains écarquillant ses yeux d’impi-
toyable observateur du monde, telle est l’affiche de
l’exposition, dont le titre –
D’ailleurs, c’est toujours
les autres qui meurent
– est l’épitaphe inscrite sur la
tombe de Marcel Duchamp. Ai Weiwei a découvert
l’inventeur des
ready-made
durant son long séjour à
New York. Et sa filiation directe est manifeste dans
son goût pour le détournement d’objets du quoti-
dien, souvent par la mutation du matériau. La pièce
ouvrant son exposition,
Tyre
(2016), consiste en une
énorme bouée noire au fond d’un bassin vide, dont
Ai Weiwei, star mondiale du
Protest art
hyper-
moderne en apothéose à Lausanne : pour ses
60 ans, l’artiste chinois investit pendant
quatre mois le Palais de Rumine avec son
exposition duchampienne. Sitôt présenté à la
Mostra de Venise son film
Human Flow
sur le
sort des migrants aux portes de l’Europe, c’est
une quarantaine d’œuvres que le sculpteur,
activiste, architecte, performeur, bloggeur,
photographe, éditeur et commissaire d’expo-
sitions a fait déployer dans les cinq musées
et la bibliothèque du Palais. Un coup d’éclat
organisé par Bernard Fibicher, directeur du
Musée cantonal des Beaux-Arts pour son
ultime exposition au cœur de Lausanne avant
son installation dès 2018 au sortir de la gare,
sur le site Plateforme 10, futur pôle muséal
sur les bords du lac Léman.
PAR PASCALE LISMONDE
With Wind.
2014, bambou et soie, env. 240 x 5000 cm.
