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La Folie en tête. Aux racines de l’art brut.
Maison de Victor Hugo, Paris
Du 16 novembre 2017 au 18 mars 2018. Commissariat : Gérard Audinet et Barbara Safarova
LA FOLIE EN TÊTE,
LE REGARD À L’ŒUVRE
À l’occasion de l’exposition
La Folie en tête
à la Maison de Victor Hugo, Barbara
Safarova, co-commissaire de l’exposition et présidente de l’association abcd,
revient sur la manière dont le changement du regard sur un sujet permet
de le transformer. Qu’il s’agisse du regard des psychiatres sur ces artistes
autodidactes, de celui des artistes de l’avant-garde sur ces œuvres longtemps
cachées et surtout de la manière dont ces malades internés et isolés nous
révèlent une part de notre humanité.
ENTRETIEN ENTRE BARBARA SAFAROVA ET BAIMBA KAMARA
BaimbaKamara|
Comment l’art brut fait-il écho à
la vie et à l’œuvre de Victor Hugo?
Barbara Safarova |
Victor Hugo est resté très
pudique sur la présence de la folie dans sa
famille, il n’en parle pas dans ses écrits.
Ce qui justifie principalement ce rappro-
chement, c’est le fait que Victor Hugo était
aussi un dessinateur et un peintre auto-
didacte, comme la plupart des artistes
de cette exposition. Tout le monde n’est
pas artiste, mais il existe différents che-
mins pour avoir une production artistique
extrêmement sophistiquée. Le sous-titre
de l’exposition est
Aux racines de l’art brut
,
car on cherche à comprendre comment les
productions qu’on appelait « l’art des fous»
se retrouvent aujourd’hui sous l’appellation
«art brut ». Ce changement de perception a
à voir avec le regard. Ce qui nous intéresse,
ce ne sont pas uniquement les œuvres, il
est aussi question de ceux qui les ont col-
lectionnées : ces psychiatres-passeurs.
DOSSIER
ART BRUT
Anonyme (France). Broderie. Collection abcd, Montreuil.