Art Absolument 79 - septembre/octobre 2017 -Apercu - page 15

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François I 
er
et l’art des Pays-Bas
Musée du Louvre, Paris
Du 18 octobre 2017 au 15 janvier 2018
Commissariat : Cécile Scailliérez
DE FRANCOIS I
ER
À LA COUR
À vrai dire, le premier acte de ce dévoile-
ment remonte à novembre 1993, lors de
l’ouverture du Grand Louvre pour le bicen-
tenaire du musée créé par la Révolution
française. En se déployant dans l’aile
Richelieu, le Louvre doublait ses surfaces
d’exposition, devenant ainsi l’un des plus
grands musées au monde. Avec la résur-
gence d’œuvres exhumées des réserves, la
présentation par écoles adoptée pour les
salles d’exposition invitait à une relecture
plus européenne de l’histoire de l’art. En
1965-66 déjà, Michel Laclotte, devenu le
Avec l’art sous François I
er
au Louvre, on attend l’Italie. On découvre Anvers
et les Pays-Bas. La peinture du Nord faite en France. Pas de Leonard de Vinci
ni de Rosso Fiorentino, sinon de loin, mais une exposition audacieuse où la
conservatrice Cécile Scailliérez dévoile « une image totalement inconnue de la
France de François I
er 
». Soit trente ans de recherches assidues sur les portraits
et une abondante production religieuse de peintures, vitraux, enluminures,
orfèvrerie ou tapisseries pour analyser le style spécifique de ces artistes du
Nord installés en France, et curieux d’Italie, où plus d’un va se former : Jean
Clouet le Valenciennois, les Anversois Noël Bellemare ou Joos van Cleve, le
Maître d’Amiens, les Hollandais Corneille de la Haye, Grégoire Guérard ou
Bartholomeus Pons. Au XVI
e
siècle, l’univers s’élargit, talents et connaissances
s’échangent comme jamais – en trente-deux ans de règne, François I
er
n’a
cessé de voyager, et avec lui toute sa cour : c’est la Renaissance, le monde
entre dans une ère nouvelle.
PAR PASCALE LISMONDE
premier président du Grand Louvre, avait
exposé « le XVI
e
siècle européen». À partir
de 1993, l’art français de la Renaissance et
du Grand Siècle, jusqu’alors prolongement
naturel de l’art italien des XV
e
et XVI
e
siècles,
s’ouvrait désormais sur les écoles du Nord.
Pour Cécile Scailliérez, « les guerres
d’Italie menées par les Rois de France
ont tourné la France vers l’art italien mais
il est importé. L’absence de barrière – à
l’inverse de celle des Alpes – a facilité une
relation ancienne avec les pays du Nord et
des artistes s’installent en France, créant
des mouvements novateurs parallèles à la
pénétration de l’Italie. » La conservatrice
a bien conscience d’ouvrir là « un dos-
sier très mouvant, mais il faut mettre en
lumière d’éminentes personnalités artis-
tiques qui risquent de disparaître faute de
protection. L’enjeu est aussi patrimonial. »
Ainsi, elle rappelle que « des découvertes
spectaculaires ont été faites sur les trente
dernières années, en parcourant la France
pour explorer des œuvres mal connues,
en adoptant une vision plus globale et
CES MÉCONNUS VENUS DU NORD
MUSÉE DU LOUVRE
Jean Clouet.
Francois I
er
, roi de France.
Vers 1525, huile sur bois, 74 x 96 cm.
Musee du Louvre, Paris.
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