Art Absolument 72 - Juillet/Août 2016 - Aperçu - page 5

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Picasso. Sculptures
Musée national Picasso, Paris. Du 8 mars au 28 août 2016
Picasso et les arts & traditions populaires.
«Un génie sans piédestal»
MuCEM, Marseille. Du 27 avril au 29 août 2016
Picasso aumusée Soulages
Musée Soulages, Rodez. Du 11 juin au 25 septembre 2016
Picasso. L’œuvre ultime, hommage à Jacqueline
Fondation Pierre Gianadda, Martigny (Suisse)
Du 18 juin au 20 novembre 2016
Par Pascale Lismonde
l’extension permanente
du domaine de l’art
Picasso,
De l’artiste le plus célèbre du XX
e
siècle, on croit avoir tout vu et tout savoir de ses
femmes, ses enfants et sonMinotaure, entre guitares, chèvres, cirques et corridas.
Il n’est est rien. À sa mort en 1973, à plus de quatre-vingt-onze ans, « Picasso a
quitté plusieurs planètes après les avoir équipées et réchauffées à ras bord», écrit
René Char
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. Cet été, quatre expositions complémentaires les révèlent.
Jacqueline assise avec son chat.
1964, huile sur toile, 195 x 130 cm.
Collection particulière.
Au musée Picasso de Paris, ses sculptures,
l’œuvre d’une vie – des prêts exceptionnels
du monde entier déclinent ses variations
multiples entre bois, bronzes, plâtres ou
tôles peintes ; à Marseille, au MuCEM, son
exploration des arts et traditions popu-
laires – gravure, tissage, céramique, orfè-
vrerie, assemblages – renouvelés par ce
« génie sans piédestal ». À Rodez, en son
nouveau musée, Pierre Soulages montre
un Picasso intime, œuvres et photos de
travail ou de famille, grand vivant dont il
admire tant « la liberté fantastique et la
manière unique de bazarder les conven-
tions »
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. Enfin, la fondation Gianadda à
Martigny dévoile « l’œuvre ultime», ce foi-
sonnement de création frénétique des vingt
dernières années de sa vie avec Jacqueline,
sa seconde épouse. «Est-ce sa faute, écrit
Prévert, si Picasso, comme le roi Midas,
transforme tout ce qu’il signe en or ? »
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Et
les foules d’accourir, justement fascinées.
Picasso, la fureur et l’amour
Telles les cornes noires d’un taureau – «un
de ses éditeurs craignait qu’il n’en trans-
perce le papier», raconte Jean Lacouture –,
son regard hypnotique traverse l’épaisseur
du réel, jauge un volume, la résistance d’un
bois ou d’une tôle, diagnostique un état de
santé et fouille tout objet ou sujet jusqu’à
l’os, jusqu’à l’âme. «L’œil gauche est l’œil
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