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Emblème de la culture andalouse, art populaire qui s’exprime par le chant, la danse et la guitare, le flamenco
s’appréhende comme un vecteur de la modernité espagnole à la croisée de toutes les avant-gardes artistiques :
cubiste, futuriste, dadaïste et constructiviste.
Par Manuel Jover
Le flamenco et l’art moderne
> Exposition
Ce n’est qu’en 1865, c’est-à-dire longtemps après
avoir peint ses premiers tableaux espagnols,
qu’Édouard Manet se rend enfin dans la Péninsule,
étudiant à Madrid ces peintures de Vélasquez dans
lesquelles il trouve une sorte d’absolu pictural dont
l’exemple sera déterminant pour la radicalisation
de ses propres recherches. Le dialogue “Manet-
Vélasquez”, pour reprendre le titre d’une exposition
du musée d’Orsay en 2002, est emblématique d’un
engouement pour l’Espagne, dont témoignaient déjà
les écrits de Théophile Gautier en 1840, et qui sera
ponctué de créations éclatantes, notamment dans
le domaine musical, de la Carmen de Bizet, créée en
1875, aux “espagnolismes” bariolés de Chabrier ou
quintessenciés chez Debussy et Ravel. Plus qu’une
mode, ces exemples montrent qu’il y va de la création
d’une modernité aux couleurs espagnoles, où l’exo-
tisme n’est que l’écume d’une vague plus profonde
et déferlante. La rencontre avec cet “Autre” qu’est la
voisine Espagne, à la fois proche et lointaine, mélange
d’Orient et de haute culture européenne, occasionne
et fortifie l’émergence d’un art autre, fondé sur l’écart
d’avec ce qui demeure “le même” : la longue conti-
nuité académique.
Or, le cœur de cette Espagne perçue de l’extérieur est
un mélange de mythes et de réalités dont les images
dominantes sont celles de la tauromachie, universa-
lisée par Goya, et du flamenco, chants et danses
La nuit espagnole
Flamenco – avant-garde et culture populaire, 1865-1936.
Du 5 juillet au 31 août 2008.
Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Commissariat de l’exposition à Paris :
Gilles Chazal, conservateur général, directeur du Petit
Palais, Gaëlle Rio, assistante d’exposition
ACTU
À gauche : Man Ray.
Vicente Escudero, bailaor de flamenco.
1928, photographie, 16 x 10,8 cm.
À droite : Joan Miró.
Spanish dancer.
1927, huile sur toile, 143 x 114 cm.
The Israel Museum, Jerusalem.
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